« la dernière fois qu’un Français a gagné Roland Garros, c’était Yannick Noah il y a 30 ans. » Combien de fois a-t-on entendu cette phrase en mai-juin dernier ? et le double quand Tsonga s’est qualifié pour les demies-finales de Roland Garros aux dépens de Roger Federer. Faites les comptes, ça fait beaucoup trop, et vous connaissez mon avis sur la question.
La dernière fois qu’une Française a gagné Wimbledon, c’était Amélie Mauresmo il y a 7 ans. Etrangement, on nous l’a un peu moins rabaché quand Marion Bartoli s’est qualifiée pour la finale du tournoi londonien. Parce que c’est plus récent, ou parce qu’on l’a déjà oublié ? Le tennis féminin français, souvent décrié, est pourtant une source d’émotions sportives et surtout de victoires de manières plus ou moins régulière ces dernières années. Qui a oublié Mary Pierce, dernier vainqueur à Roland Garros en 2000 ? Qui a oublié Amélie Mauresmo, ancienne numéro un mondiale et vainqueur à l’open d’Australie et Wimbledon en 2006 ? Personne je l’espère, comme personne n’oubliera la victoire de Marion Bartoli à Wimbledon 2013, battant une Sabine Lisicki victime de la pression 6/1 6/4.
Remontons quelques mois en arrière, personne ne donnait cher de la peau de Marion Bartoli, après un début de saison difficile, une élimination au 3ème tour de Roland Garros et des allers-retours en Fed Cup. Aujourd’hui, Marion Bartoli remporte à Wimbledon son premier titre du Grand Chelem et son premier titre de l’année 2013.
Pourtant, cette victoire ne sort pas de nulle part, j’ai entendu Marion dire sur TF1 tout à l’heure « Je savais que ça paierait un jour, je ne pensais pas que ça paierait si tôt », mais Bartoli, numéro 1 française depuis un petit moment. Finaliste à Wimbledon en 2007, quart de finaliste à l’US Open en 2012, et Wimbledon 2011, demi-finaliste à Roland Garros en 2011 au terme d’un très joli tournoi, Marion Bartoli avait déjà une petite expérience en Grand Chelem. Et ce samedi, c’est au mental qu’elle a achevé l’allemande Sabine Lisicki arrivée en finale en éliminant Serena Williams et Agnieszka Radwanszka.
On n’a pas toujours été tendre avec Marion Bartoli, critiquant son mental, son physique, son attachement à son papa-coach, mais cet après-midi, elle a mis tout le monde d’accord en soulevant la coupe tant espérée. L’heure de Marion était arrivée, et la jeune française était bel et bien au rendez-vous de sa finale, ne laissant pas l’occasion à Sabine Lisicki, entrée tardivement dans le match de revenir, et s’imposant en deux sets maitrisés et 1h21. Marion vient de remettre les pendules à l’heure et le chouchou au goût du jour (?).
On lui souhaite un avenir tout aussi beau, et d’autres titres, comme on espère que le futur féminin français, et les jeunes joueuses prometteuses (Kirstina Mladenovic par exemple), s’en inspirent pour offrir d’autres titre majeurs au tennis français. En attendant que ces messieurs s’y mettent (Jo, je t’attends, règle ta montre).
