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Guide de survie pour le suivi de Sochi

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JO-france-TVSamedi, après ma première journée passée devant ma télévision pour suivre les jeux olympiques, j’avais moi aussi un article (très critique) à l’adresse de France TV Sport dans la tête. Mais en ce début de semaine, j’ai eu l’occasion de lire plusieurs papiers, sur la catastrophe, le scandale, le cauchemar (n’ayons pas peur des mots) des commentaires de France Télévisions aux Jeux Olympiques, dont celui du journaliste de rue 89 qui a passé 13heures devant les JO. J’ai donc décidé de nuancer le propos et de vous aider à bien vivre, malgré tout, vos jeux olympiques. Car critiquer c’est bien, proposer c’est mieux, voici quelques pistes pour avancer :

Vous êtes téléspectateur : 

Bitchez sur France TV Sport sur les réseaux sociaux.  Après tout c’est assez rigolo et avouez que ça vous fait plutôt marrer, notamment dans les moments un peu creux des compétitions. Mais si vous vous lancez dans un article bashing, soignez votre conjugaison et faites preuve d’un peu de créativité (cet article par exemple, ne fait que reprendre les autres déjà écrits sur le sujets).

En cas de fatigue, levez le pied. L’équipe de France TV est fatiguée, c’est normal étant donné la moyenne d’âge, mais vous, vous n’êtes pas Clément Guillou, vous n’êtes pas obligé de rester toute la journée fidèle au poste quand le direct ne vous intéresse pas. Vous êtes libres de faire la sieste pendant un match de hockey ou le curling. Voire, vous pouvez éventuellement travailler.

Internet vous connaissez ? On a compris que sur la télé c’est compliqué, mais le site de France TV Sport vous permet non seulement de choisir votre direct si votre coeur balance entre half-pipe et saut à ski par exemple, et mieux encore, le site de france tv sport vous permet de regarder un direct sans commentaires. Essayez pour le biathlon (j’y ai été contrainte pendant le match de rugby), c’est fantastique.

Pardonnez les petites boulettes, pas les grosses. Certes Lionel Chamoulaud a l’air d’un « ringard » quand il dit « surf des neiges ». A sa décharge, c’est le terme utilisé sur le site officiel des JO en version française. En revanche quand Nelson Monfort disserte en direct sur la plastique des concurrentes, on n’est plus dans la ringardise, on est pire.

Vous êtes France Télévisions :

(après tout on ne sait jamais).

Répondez. Oh vous prenez cher ces derniers temps, et je n’aimerais pas faire partie de votre équipe de community manager sur Twitter. Mais montrez nous que vous écoutez les critiques qui pleuvent, histoire qu’on ne dépense pas tant d’énergie pour rien.

Mettez un carton rouge à toutes les remarques sexistes et les blagues vaseuses de votre équipe. Nous sommes en 2014, ça n’est plus possible d’entendre un Nelson Monfort ou un Philippe Candeloro, j’espère que ça ne fait plus rire personne, il faut arrêter ça tout de suite.

Arrêtez de crier. Si Patrick Montel pouvait éviter de brailler dans son micro toute la journée, parfois ça nous éviterait bien des maux de tête. Sachez il n’y a pas besoin de parler vraiment tout le temps. On va rester là vous savez, on est obligé pour suivre les JO et un peu de silence ne nous empêche pas de rester concentré (au contraire). Vous avez déjà regardé un match de tennis sur une chaîne anglaise ? Ils ne parlent pas pendant les échanges. De même épargnez nous vos private joke, et vos rires gras. Vous vous connaissez depuis longtemps, il y a une bonne ambiance, c’est super, mais nous c’est le sport qu’on veut voir.

Faites comme le slopestyle féminin : là, c’était bien, j’ai trouvé les commentaires sympa, drôles, précis sans être trop pointus, pas trop paternalistes, ni sexistes, ni chauvins (il n’y avait pas de française). Embauchez plus de consultants que de journalistes si besoin.

Rajeunissez : avec l’âge de la retraite maintenant, on va vivre encore quelques années compliquées, mais sur les nouvelles disciplines, on dirait qu’on explique le métier de CM à une dame de 90 ans, faites un effort, ou embauchez quelques jeunes journalistes enthousiastes, passionnés, et spécialisés pour en parler. N’ayez pas peur non plus d’embaucher des femmes, la parité ça a du bon. Au pire, en attendant votre retraite dorée, changez de tête, de coiffure, je ne sais pas, c’est perturbant d’avoir les mêmes visages dans le poste de télé depuis qu’on est en âge de regarder le sport. Lionel Chamoulaud était déjà là quand j’ai commencé à regarder le tennis, et ça commence à dater.

Ne prenez pas l’athlète que vous interviewez pour votre fille / petite fille / fils / petit fils. Les athlètes sont plus jeunes (ou vous êtes plus vieux ?) mais arrêtez de leur parler comme vous gagatifiez avec vos petits enfants, c’est mignon mais le sportif en question n’est pas là pour jouer à la poupée, traitez le comme tel.

Vous êtes un athlète :

Je me dis souvent qu’un athlète français recueilli au pied de la piste par Nelson Monfort, Jean René Godard ou Patrick Montel doit vivre un moment lunaire. Et je ne parle même pas des athlètes internationaux qui se retrouvent à polyglotter avec Nelson. Vous avez gagné, comme Martin Fourcade ou Coline Mattel, vous êtes sur votre nuage, répondez avec le sourire (de toute manière le journaliste vous laissera à peine parler, tant il est content, il voudra absolument vous passer je ne sais quel consultant en studio qui vous dira bravo, ou votre papa au cas où vous ayez perdu son numéro de téléphone dans l’émotion de la médaille). Mais si vous êtes déçu, ou pire au bord des larmes, je n’ai qu’un seul conseil : fuyez !

 

 

 

Marie

rédactrice web freelance, j'écris depuis quinze ans sur mon blog Graine de Sportive, et j'ai collaboré avec plusieurs médias. Contactez-moi pour me confier vos besoins sports et loisirs !

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