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Mon marathon immobilier

Comme il n’y a pas de course en ce moment et que j’ai été bien occupée par un autre objectif, voici le CR de mon marathon immobilier : comment trouver un deux pièces pas trop cher, à Paris (ou très très proche banlieue (celle qui a le métro, mais pas la 13). Comme tout bon objectif, il faut bien le choisir, bien le préparer, être bien accompagné et ne surtout rien lâcher !

Le choix de l’objectif

Avant de vous inscrire à un marathon, vous vérifiez que la date vous arrange (qu’il n’y a pas la finale de Roland-Garros le même jour par exemple, même si parfois c’est imprévisible), que le parcours est à peu près plat et que tous les éléments que vous pouvez maitriser vous conviennent. Fort logiquement pour un appart, c’est pareil, il vous faudra d’abord faire vos comptes, estimer combien la banque pourrait vous prêter et ensuite la surface et le type de bien que vous allez pouvoir vous mettre à chercher. Prenez en compte votre quotidien, comment ça va être possible avec le boulot, quel métro il vous faut, etc.

Commencer en douceur

Vous n’attaquez pas une prépa marathon avec des sorties de 30km ! Commencez votre recherche d’appartement en visitant « juste pour voir ». Sans vous mettre la pression, comme si vous regardiez « Recherche Appartement ou maison » sur M6. ça va vous aider à mieux vous connaître, et mieux savoir ce que vous voulez ou surtout ne voulez pas ! Par exemple, je suis plus à l’aise sur un 3×10 allure semi qu’un 4×6 allure 10km, et je me suis vite rendue compte qu’il me fallait absolument une chambre séparée, histoire de ne pas dormir avec mon frigo ! Petit à petit, vous gagnerez en endurance et vous apprendrez à lire les annonces, n’en louper aucune, savoir tout de suite celles que vous voulez visiter ou non, et se précipiter sur l’agence immobilière pour être le premier.

S’accrocher

Assez vite dans une prépa, il y a des moments de découragement. Des séances qui ne passent pas, des « Vais-je y arriver ? ». Ma première déception immobilière : un deux-pièces plein de charme avec cheminée etc, un proprio impossible à joindre (En Chine au mois d’octobre..), et une agence immobilière qui me faisait mariner. Finalement il a fallu mettre au placard le plan de penderie que j’avais déjà préparé dans ma tête, et recommencer. J’ai ensuite fait une offre sur un autre 2 pièces pendant que j’étais à Perth, visité et validé par mes parents. Contre-visite entre Perth et Madrid et confirmation de l’offre à l’agent immobilier… qui m’a demandé 5000€ en liquide pour faire passer mon offre. Next !

Troisième et dernier coup au moral, avec un verdict pendant qu’on était à Valence : toujours un deux-pièces, bien conçu sans perte d’espace avec des placard jusqu’au plafond. Pratiquement acquis jusqu’à ce qu’un autre acheteur potentiel fasse la même offre que moi mais sans clause de prêt. Pas toujours facile de voir les séances des autres sur Strava et d’avoir l’impression qu’ils s’en sortent mieux que vous ! Mais votre chance finit toujours par arriver, et les echecs vous font toujours progresser !

Etre bien accompagné

Un marathon tout seul, c’est compliqué. Même si c’est vous qui allez réussir à la fin, un peu d’aide n’est jamais de trop : un coach, un lièvre, des amis qui viennent vous encourager. Dans une recherche immobilière, notamment à Paris, il faut être très réactif et ce n’est pas toujours facile d’appeler une agence le lundi à 10h30 quand vous êtes en réunion édito. J’ai eu la chance dans tout ce process d’être bien aidée par ma maman, mon Stéphane Plaza à moi, qui s’est bien occupée du défrichage d’annonce, du harcèlement téléphonique et de m’accompagner dans les visites. Mon papa a fait les contrevisites en inspecteur qualité « le mur est pas humide ?, le tuyau là c’est pour quoi ? » Et merci aussi à mes collègues qui ont supporté mon stress pire qu’un vrai marathon, et mes amis qui m’ont soutenue et hébergée pour les soirées-pyjama.

Quand j’ai trouvé, puis signé la promesse de vente, je me suis ensuite tournée vers un coach professionnel : un courtier qui m’a aidée dans toutes les démarches avec la banque pour trouver un prêt, le signer, et débloquer les fonds avant la signature. La paperasserie c’est mon gros point faible, et ça m’a beaucoup aidée qu’un pro lise les milliards de documents à ma place, je n’ai eu plus qu’à me laisser guider.

Tenir la distance

En janvier tout s’est accéléré, boum j’ai trouvé. Il y a même une semaine où j’avais deux appartements, j’en ai profité pour me prouver que je savais tout à fait prendre des décisions et trancher sur ce que je voulais vraiment. La promesse de vente ce n’est pas la ligne d’arrivée : c’est celle du départ ! Après plusieurs mois de prépa, c’est parti pour une longue course…

Quand vous signez la promesse, vous avez ensuite normalement 3 mois pour signer la vente et trouver un prêt bancaire entre temps. Comme un marathon, si la prépa a été bien faite (votre budget, sonder les banques, trouver un courtier), la course passe toute seule. Certes, mais ça peut-être long et un peu stressant ! Evidemment le confinement est passé par là compliquer un peu les choses.

J’ai signé mi-février, et ensuite, j’ai respiré un peu, j’ai lancé l’opération courtier pour que le prêt avance sans moi, et je suis partie en vacances au surf début mars. Je suis rentrée et BOUM on a été confinés. Du coup évidemment, ça n’a pas été super facile pour le courtier de joindre les banques, ni pour moi d’ouvrir un compte à distance dans celle retenue, il a fallu envoyer des documents, les renvoyer, les scanner, les re-signer, les re-renvoyer, (oui mon confinement 5 étoiles avait une imprimante en plus de la piscine gonflable), téléphoner dans tous les sens.

Il y a un moment où vous en avez marre, vous ne voyez pas la ligne d’arrivée, mais vous pensez déjà au brunch d’après-course. J’ai commencé à concevoir virtuellement ma cuisine Ikea, à organiser mes chaussures de running dans ma future penderie. On tient le bon bout !

Dernière ligne droite

Ce moment de la course où vous avez fait le plus dur mais vous vous dites « et s’il se passait un truc maintenant ? Et si je n’y arrivais finalement pas ? » Dans un marathon, je me dis « c’est bon » seulement quand je passe la ligne d’arrivée : il y a toujours un moment où je m’imagine faire un malaise dans le dernier kilomètre. Pour l’appart c’était pareil, j’ai angoissé que la banque ne débloque pas les fonds à temps, qu’il y ait un problème administratif quelque part, et de ne pas réussir à aller au bout. Je suis allée chez le notaire la peur au ventre, comme si je passais un entretien. Spoiler, ça c’est bien passé et j’ai franchi la ligne.

La récup, et le contrecoup

C’est bien beau de passer la ligne d’arrivée, mais il y a encore pas mal de choses à gérer ensuite : EDF, Internet, Ikea (très fâchée contre les Suédois qui sont totalement débordés depuis le déconfinement, qui m’ont fait miroiter ma cuisine alors qu’ils ne notent pas les RDV et que rien n’est disponible). C’est un peu comme le trajet pour rentrer chez vous après une course : vous en avez marre, vous avez mal partout, vous voulez juste être dans votre lit (pour l’instant je n’ai qu’un matelas par terre).

Devenir plus fort

Quand vous atteignez un obejctif, vous en sortez logiquement plus fort, vous avez appris plein de choses sur vous et gagné de la confiance. Un appart c’est pareil : ça m’a forcé à prendre des décisions, à me rendre compte que je savais très bien ce que je voulais dans la vie, à aller jusqu’au bout, à vaincre ma phobie du téléphone, de la relance incessante et de la paperasse administrative. Et c’est déjà beaucoup !

Marie

rédactrice web freelance, j'écris depuis quinze ans sur mon blog Graine de Sportive, et j'ai collaboré avec plusieurs médias. Contactez-moi pour me confier vos besoins sports et loisirs !

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