Je ne crois plus au père Noël mais je croyais toujours que Kelly Slater serait champion du monde patron du surf en 2012, pour la 12ème fois. C’est pourquoi, vendredi soir, après avoir contemplé le sapin du boulot, je suis rentrée chez moi joyeuse comme un lutin pour regarder le Final Day du Billabong Pipe Masters, dernière compétition de surf de la saison et décisive pour la course au titre mondial et départager l’Australien Joël Parkinson, et Kelly Slater qu’on ne présente plus.
Le live a commencé aux environs de 20h dans nos fraiches et contrées, en direct de North Shore, Hawaï, par un heat qui a envoyé Kelly Slater en repérage. On aurait du se douter à ce moment là, qu’on aurait du suspense toute la nuit, mais j’ai préféré attendre le passage de Dane Reynolds. Pendant ce temps, les connaisseurs et les autres s’adonnaient à de grandes phrases en les « Si n’aime pas les RAIT », du type « Si Kelly Slater ne gagnait pas son Round 5, Joël Parkinson serait champion du monde. »
Bien sûr, Kelly Slater gagna son Round 5, sinon c’eût été moins drôle.
La leçon de grammaire a pu continuer avec le lancement des quarts de finale : « si Parkinson ne gagne pas son quart, Kelly sera champion du monde. Si les deux perdaient au même stade Kelly serait champion du monde, Si Parko allait plus loin que Slater, il remporterait le titre. ». Vous suivez ? Je vous le dis tout de suite, les deux ont gagné leur quart de finale, avec suffisamment de suspense pour maintenir l’emploi du conditionnel jusqu’au bout, et de panache pour qu’on veuille continuer à regarder malgré l’heure avancée : j’ai failli m’évanouir pendant le quart Slater / Dorian, tellement c’était beau.
Et puis vers deux heures du matin, à l’heure où mon voisin du dessus commence à faire les 100 pas sur son plancher grinçant, Joël Parkinson a fait de même dans sa cabane, attendant tranquillement (ou pas) que Kelly Slater le rejoigne en finale du billabong pipe masters ou le sacre champion du monde en perdant face à Josh Kerr. L’Australien Kerr, a du demander une nouvelle épaule à Noël : à l’hôpital quelques heures plus tôt, il en avait encore assez pour tenir tête et bras de fer à l’homme aux 11 titres mondiaux.
Je ne crois plus au Père Noël mais j’ai cru jusqu’à la dernière seconde que Kelly pourrait avoir LA vague qui lui permette de se qualifier pour la finale que tout le monde rêvait. Mais que nenni, c’est Joël Parkinson qui a sorti de sa hotte le titre de champion du monde de surf 2012, après avoir fait course en tête une bonne partie de la saison. Il s’est ensuite offert le cadeau bonus le Billabong Pipe Masters, battant Kerr en finale. Une belle fin d’année pour l’australien qui remporte à 31 ans le premier titre mondial de sa carrière.
Je ne crois plus au Père Noël mais je sais que Kelly Slater n’en restera pas moins une légende du surf, que Joël Parkinson a mérité sa victoire et sa saison, et que l’année 2013 nous promet de nouvelles grandes soirées de surf.
Je ne crois plus au Père Noël mais je crois que j’ai bronzé en passant ma nuit à Hawaï à travers l’écran. Non ?
(« Je ne crois plus au père Noël mais je crois toujours que.. » ou la Cosmoliste qui a égayé ma semaine)