Vous avez déjà regardé un match de foot se déroulant sous un rideau de pluie ? Vautré dans votre canapé à manger de la pizza ou en tribunes avec un hotdog en pensant « les pauvres, courir après un ballon pendant 90 minutes sous la pluie, l’enfer ». Et bien le semi de paris c’était pareil, sauf qu’on était sur le terrain, qu’il n’y avait pas de ballon et que ça a duré un peu plus que 90min pour certains. Champions league du semi, la revanche de Barcelone c’est parti ! (Spoiler, ça s’est mieux passé que la douche froide du PSG)
ça fait plusieurs semaines qu’on prépare ce match , avec l’aide des coachs de l’insep avec adidas runners paris. On doit représenter la capitale dans le championnat européen, il s’agit d’être fin prêt. Entre muscu, fartlek à la frontale et tours de piste, nous avons bien travaillé en vue de l’objectif : le semi de Paris.
Weekend aux petits soins
Quand on paie ses joueurs aussi cher que Pogba (ahah), on en prend soin ! Adidas nous a bien chouchouté avant le grand jour !
Vendredi soir : soirée très particulière à Montmartre, ambiance chambres d’hôtel, peignoirs, baignoire et dancefloor (option bière pour les plus téméraires), et passion selfies toilette. w/ @janbld, @anthonytor, @___neti___, @ichocogeek, @alicelefff, @tykan75
Samedi après-midi : ateliers à l’Insep : stretching, auto-massage au foam-roller, balnéothérapie. J’ai beaucoup souffert dans l’eau froide mais ce n’était rien à côté de la course en elle-même.
Dimanche matin : avant match
Je me lève, je me bouscule, comme d’habitude je ne veux pas y aller. Un petit déjeuner trop matinal (j’ai mal). Et nous voilà dehors, direction le chalet du lac où nous attendent nos boosters. Il ne pleut pas, mais si on en croit les prévisions météo dont on a parlé tout le weekend (les sujets de conversation préférés des français : le foot et la météo), ça ne va pas durer.
Côté tenue j’ai choisi l’option mini-short, chaussettes courtes (pas de protège-tibia mais j’aurais du), et manches longues.
9h : échauffement sur le terrain
Après un échauffement sous la direction de nos boosters du jour, nous entrons sur le terrain dans le sas de départ 1h40. A peine le temps de sautiller un peu et de retirer son sac poubelle sur le maillot qu’il faut déjà y aller. La pluie commence à tomber pile au moment où je franchis la ligne de départ.
Le coup d’envoi est donné. Semi de Paris c’est parti.
KM 1-8 : possession de balle
Je joue la sécurité : suivre le groupe 1h40 bien sérieusement et le rythme adopté. On me donne de l’eau au ravito, je la bois. Je réponds « ça va » quand on me demande si je suis dans mon match. J’évite de trop regarder ma montre. Les kilomètres passent même plutôt vite et je me sens en confiance, j’en oublierais presque la météo catastrophique.
KM 8 : chute dans la surface
Je suis tellement bien dans mon match que j’ai très envie de mettre un but d’avance avant la mi-temps et d’accélérer un peu. Mais j’ai peur de trop affaiblir ma défense, j’attends le groupe. Jusqu’au drame rue de rivoli : un tacle non intentionnel, un vol plané et une chute dans la surface. Mais pas le temps de simuler pour réclamer un penalty, mes coéquipiers me relèvent et on repart. J’aurais bien eu besoin d’un peu du pshiit magique mais je me force à ne pas regarder mes genoux pour oublier que ça pique.
KM 8-13 : contre
Malgré ma chute, je repars plutôt bien, la mi-temps arrive vite, le groupe est soudé, on s’accroche. Mais viennent ensuite les tunnels, les bourrasques de vent glacé, les flaques d’eau. C’est dur mais ma défense résiste, jusqu’à ce que mon équipe décide d’accélérer un peu avant la difficulté : la côte. Je la franchis avec eux mais j’y laisse pas mal de jus de chaussette trempée.
KM 13-16 : but contre son camp
Je lâche un peu bêtement le groupe, je les laisse filer, le temps de ramasser mon moral dans mes boston usées. J’en profite pour prendre mon gel car j’ai un bon coup de mou. Impossible de se faire remplacer maintenant. ça me prend pas mal de temps à cause de mes doigts gelés. Quasiment celui d’encaisser 3 buts. Le gel gout coca passe très bien (je savoure l’instant), je profite du dernier ravitaillement pour boire un peu d’eau et je repars.
KM 17-20 : remontada
ça va un peu mieux, du coup je recommence à doubler plein de gens. Et la remontée fait du bien au moral. La flamme d’1h40 qui était loin devant moi se rapproche un peu. Je ne vois plus mes coéquipiers mais peu importe, j’essaie d’aller un peu plus vite sans regarder ma montre.
KM 21, 1
Je vois l’arche. Je me méfie (à Barcelone il y en avait 4 avant l’arrivée), mais j’accélère un peu quand même. Mais voilà, ça y est coup de sifflet final, pas de prolongations. A ce moment là, je ne sais même pas que je pars sur une victoire de Paris mais je sens que la montre est de mon côté. Je l’éteins, elle dit 1h41.
Brunch de la victoire
Avec Alice, qui a couru non loin de moi pendant presque toute la course (très bon marquage), on récupère notre trophée (un poncho bleu salvateur), la médaille et on se dirige vers le brunch pour fêter tout ça en équipe. Il nous faudra en fait un bon moment pour rejoindre le buffet, quelques petits soucis d’orientation aidant (un peu comme quand vous devez faire tout le tour du Parc pour retrouver le métro).
Arrivée dans un état proche du glaçon, je change de maillot, je mange des frites, une crêpe au nutella, une bière, deux grands cafés, du gâteau, des bonbons, avant de réaliser mon temps officiel : 1″40″56.
Nouveau RP et une victoire de Paris à la Champions League du semi. Une course proche de l’apocalypse vue les conditions météo. Mais ça n’était rien par rapport au vrai Barça/PSG…