Après les cross cet hiver, il fallait que je teste cet autre côté de l’athlétisme : la piste ! Mêmes avantages : ça fait progresser et ça change les idées. Mêmes inconvénients : ça pique un peu et il faut aller loin ! Au tout départ Vince le coach avait prévu de m’aligner sur 1500m avant de se plier à mes exigences d’emploi du temps : dispo uniquement le mercredi de mi-mai à mi-juin. (pendant Roland-Garros le mercredi était mon jour off). Finalement, on a établi un planning commençant par les départementaux de 5000m, fin mai, à Saint-Maur, histoire de découvrir les compétitions sur piste avec une distance peut-être un peu plus familière.

Départementaux 5000m, le 29 mai à Saint-Maur

J’ai décrotté mes pointes (que je n’avais évidemment pas lavées depuis le dernier cross) et enfilé mon maillot VMA, et je me suis alignée au départ de mon premier 5000m avec Céline et Mathilde. « Attention hein c’est pas de l’allure marathon !!« .

Nous sommes une grosse vingtaine de filles, séparées deux groupes au départ. Je pars un peu vite en essayant de me rabattre au couloir 1 le plus vite possible, avant de me calmer et de trouver mon rythme. Je regarde un peu ma montre mais pas beaucoup et surtout, j’essaie de me gérer pour tenir jusqu’au bout. Je reste concentrée sur les tours qu’il me reste et, bizarrement, ça passe plus vite que je ne le pensais. Au bout d’un moment, les premières coureuses commencent à me mettre un tour. ça fait un peu mal à l’égo mais je me mets à moi aussi doubler des filles. J’essaie de garder à vue les filles qui sont devant moi, mais je fais globalement ma course toute seule, alors qu’il y a plein de filles devant et plein derrière. Et soudain, c’est déjà le dernier tour. J’essaie de relancer et je réussis même un petit sprint final car ça revient fort derrière moi et pas question de se faire doubler maintenant !

J’arrête ma montre qui me dit « nouveau RP sur 5k« , et je suis plutôt contente de ma course. Avec Mathilde et Céline qui ont fini juste derrière moi, on retrouve Candice qui a couru le 3000m steeple juste avant, Vincent et notre fan club pour la petite bière promise par le coach. On est tranquillement en train d’ouvrir notre canette quand on entend qu’on nous appelle au micro, Mathilde et moi, pour le podium. On fait : « bah non on est 10 et 11e ! »

Mais comme nous sommes dans les premières parisiennes, on ramène quand même une médaille de bronze et d’argent à la maison. Grosse fierté ! J’ai du la garder autour du coup toute la journée au bureau le lendemain.

Temps officiel 20’24 et une qualif pour les régionaux dans la poche. Du coup les 5000m et moi ce n’est pas terminé !

Régionaux 5000m, le 12 juin à Saint Maur

12 juin, Roland-Garros est terminé mais je suis toujours off le mercredi. Et comme je viens d’enchainer un gros tournoi, le 10km adidas et la soirée de clôture, je ne suis pas vraiment au top de ma forme. J’en profite pour dormir toute la journée. Une grasse mat, une sieste et hop direction Saint-Maur avec Gwen qui court le 800 et Mathilde, qui fait le 5000m avec moi.

Brief d’avant-course : « ne partez pas trop vite hein, visez un peu plus rapide que la dernière fois mais pas trop« . Evidemment ça rate complet car le niveau est plus dense et les filles partent très vite. J’ai du mal à me rabattre et du coup j’accélère trop pour me faire une place. Je me retrouve embarquée dans un autobus de filles qui me dépassent toutes d’un coup au 600m. Je me rends compte que je suis partie trop vite, qu’il m’est impossible de les raccrocher et j’essaie de trouver mon rythme. Au 2000m Vincent hurle « vous avez voulu prendre des risques, maintenant vous tenez ! » Je sens que ça va être long mais je m’accroche. J’ai l’impression d’avoir vraiment ralenti mais j’essaie de maintenir. Les 2 derniers kilomètres sont d’une longueur ! Je relance un peu au dernier tour et hop c’est l’arrivée !

Chrono : 20’15, soit mieux que la dernière fois, on est plutôt content ! On nous avait dit qu’il fallait faire moins de 20 pour se qualifier pour l’étape suivante, on se dit donc que c’était notre dernier 5000m et que c’était déjà super d’avoir essayé.

LIFA 5000m, le 26 juin à Saint-Maur

Un lundi de canicule, ce message sur VMA « Marie, Mathilde, vous êtes qualifiées pour les LIFA, on fait quoi ?« . Evidemment j’ai répondu « bah on y va ! » et zou nous voilà reparties pour 12 tours et demi (maso). Cette fois, les conditions ne sont pas vraiment pour nous : il fait lourd, il y a du vent, mais c’est pareil pour tout le monde. Une nouvelle fois, on part un peu vite. Je me retrouve assez vite en binôme avec une autre fille qui est soit juste derrière moi, soit juste devant. Pour une fois je ne fais pas la course toute seule, mais je n’arrive pas à la dépasser  pour de bon et j’ai l’impression que ça me crame et me ralenti en même temps. Son coach lui hurle dessus et j’essaie d’appliquer ses conseils. Finalement c’est elle qui me sème et ma fin de course se fait dans la douleur. Tant pis, on va jusqu’au bout en sentant que le chrono sera moins bon que la dernière fois

Verdict : 20’39, pas vraiment satisfaite mais j’ai conscience que c’était difficile et je garde un bon souvenir de cette expérience sur 5000m. On est surtout satisfaites d’avoir été jusqu’au bout. Cette fois on sait que même sur un malentendu on ne sera pas repêchées pour les championnats de France !!

Alors les 5000 on en pense quoi ?

Il est encore trop tôt pour savoir si ça m’aura fait progressé (les deux 10k que j’ai fait en juin étaient quasiment identiques et à 40 secondes de mon RP). En revanche ça m’a forcément aidée à m’accrocher ! pas tellement à partir moins vite mais peut-être à tenir plus longtemps ;)

Et l’avantage c’est que pour ma prochaine prépa marathon, le 3×5000 AS42 passera tout seul ! J’ai bien aimé l’ambiance, rencontrer des filles d’autres clubs, me rendre compte du niveau, encourager les autres courses, le paquet de chips de la buvette…  Il ne me reste plus le temps de profiter d’autres soirées de Saint-Maur cette année, mais on reviendra surement !

Photos : Kevin, Vincent et Yoyo