Oui, moi aussi, comme tous les coureurs, j’ai longtemps répété « non mais une course virtuelle c’est pas pareil, j’arrive pas à me sortir de ma zone de confort sans un petit dossard et des gens qui crient mon nom sur le côté ». Mais les mois sans courses officielles passant, je commence à changer mon fusil d’épaule (la chasse est autorisée après le couvre-feu, c’est peut-être le moment de s’y mettre), et à envisager de m’inscrire à une fausse-vraie course : une course virtuelle. Comme les courses officielles, plus on est de fous plus on rit, alors voici quelques bonnes raisons de vous aligner sur une ligne de départ virtuelle :

1/ avoir un objectif !

Raison la plus évidente : une course virtuelle vous offre d’un coup ce qui manque à votre vie depuis l’annulation du semi de Paris 2020 : un objectif, un but à l’entrainement, une prépa… Bref, une raison d’être.

2/ Plus de choix

Votre course virtuelle peut être une course organisée, sur une date précise, par un organisateur de course, une marque, une association… Elle peut même être payante, caritative ou les deux. Mais vous pouvez aussi la construire vous-même, avec votre club, vos amis… ça peut être un 10km, un semi, un marathon, mais vous pouvez aussi inventer le 8km en descente si vous voulez !

3/ Moins de pression

Personne ne pourra checker vos temps de passage sur une application qui bugue, personne ne pourra vous dépasser juste sur la ligne d’arrivée, personne ne pourra comparer l’incomparable. A vous la liberté ! Idéal pour ceux qui prennent le départ des courses « pour le plaisir, pas pour la perf » et ça ne fera pas de mal aux autres non plus !

4/ Moins d’organisation

Sauf si vous décidez de faire un weekend réel de course virtuelle (et POURQUOI PAS ?), à priori cela vous demandera moins de logistique, moins de frais, plus de facilités : choix du parcours, de l’heure de départ, des lièvres, des points de ravito… Plus qu’à réunir les conditions idéales qui vous vont bien ! Bonus : vous ne serez pas gêné par la foule dans le sas de départ !

5/ Même Kipchoge a fait un RP non homologué

C’est l’heure de la revanche pour les « RP à la montre » dont la Garmin a bipé 100m avant la ligne d’arrivée ! Certes, ce ne sera pas dans votre fiche FFA (vous n’avez pas payé la licence, vous attendez les cross), mais c’est tout de même bon à prendre ! Si vous avez besoin d’un shot de motivation, repassez-vous le Ineos 1:59 Challenge d’Eliud Kipchoge.

6/ Reprendre le pouvoir sur votre destin

Et dans ces temps troublés, c’est sans doute mon argument préféré. Marre de faire l’ascenseur émotionnel « AH une course je m’inscris / Ah bah non annulée ». Ras le bol d’attendre que le gouvernement se rappelle qu’il a interdit toutes les compétitions jusqu’à la Saint Glinglin (ils ont du oublier qu’on était toujours en couvre-feu aussi).

Décider de sa course, c’est arrêter de dépendre des circonstances et avancer quand même. C’est faire un marathon en 2021 parce que j’aurais eu envie de me lancer. Pour d’autres ce sera un nouveau temps de référence sur 10km. Certains, enfin, oublieront des mauvais souvenirs de course officielle (oui il y en a) ! Et puis « la vie d’avant » on n’est pas vraiment sûrs qu’elle revienne, donc en attendant que des protocoles sanitaires adéquats nous permettent de concourir, autant tester la tendance de « la vie d’en ce-moment !« 

7/ Progresser

Préparer une course correctement, ça fait toujours progresser ! Et ça marche certainement aussi sur une course virtuelle ! Une course vous aide souvent à franchir des paliers, de bonnes chances qu’un petit plan bien ficelé vous aide à vous améliorer. L’occasion aussi de tester de nouvelles choses ! Sortir de votre routine Cross / Semi de Paris / Marathon de printemps / pause estivale / 10k vous sera sans doute bénéfique à la fin ! Bonus, vous pouvez aussi gagner en confiance : Ce sentiment « Je l’ai fait« , pas besoin d’un dossard pour le savourer. Fixez-vous des petits challenges, validez-les, et hop la fierté.

8/ Pour l’amour de la prépa

Est-ce que ce qu’on préfère dans une course, ce serait pas la prépa ? Ces 8/10/12 semaines à penser à l’objectif et à le voir se dessiner séance après séance ? Ce petit tableau excel qui structure vos semaines et votre vie ? Cette discipline qui relaie votre motivation et qui vous fait avancer d’entrainement en entrainement ? Peut-être…

9/ C’est plus écolo

Loin de moi l’idée de cracher sur les courses « à l’ancienne » parce qu’elles me manquent trop. Mais est-ce qu’on ne profiterait pas un peu de tout ça pour faire du Less is More ? En attendant d’organiser les courses de l’après avec peut-être moins de monde, moins de salon du running et moins de goodies, utilisons ce temps d’arrêt pour faire des courses sans t-shirt finisher moche, sans bouteilles en plastique, sans tracts de courses au saucisson, et même sans médaille (ça va, vous avez déjà un décapsuleur).

10/ C’est toujours une bonne occasion de faire un after

Un vrai si possible, parce que les apéro virtuels on sature !

3 courses virtuelles à faire

Trois exemples de courses virtuelles très officielles qui me viennent en tête, mais il y en a beaucoup, plus celles que vous pouvez organiser vous-même :

• Le semi de Paris connecté : 21,1km à courir en duo (répartition des kilomètres libre), le 6 ou 7 mars. Infos et inscriptions sur Time To (ASO)

• Project Fearless de Nike : Courez 10km, un semi ou un marathon le 11 avril, et suivez le plan d’entrainement partagé notamment sur @viensmattraper (héhé). Infos et inscriptions sur l’appli Nike Run Club (NRC)

• Le London Virtual Marathon : courez le marathon de Londres, en même temps que le vrai (Major), le 3 octobre, mais chez vous. J’avoue que je suis assez perplexe de l’évènement virtuel en même temps que le réel mais pourquoi pas. Inscriptions (28£ à ce prix il y a une médaille et un tshirt) sur le site du London Marathon.