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Courir c’est essentiel

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Au bout d’un an de crise sanitaire, le moment est venu de faire le bilan calmement. Qu’a-t-on appris en un an ? Une fois qu’on a compris que le virus était plutôt course longue-distance qu’un seul tour de tour de piste, il a fallu s’adapter. On s’est rendu compte que courir était essentiel et que les courses officielles nous manquaient beaucoup trop. On a bien compris que le sport amateur n’était pas la priorité mais on s’est organisé. Retour sur un an de sport confiné :

Le semi de Paris, là où tout s’est arrêté

Il y a un an, on apprenait l’annulation du Semi de Paris. Sur le moment j’ai pensé « de toutes façons il fait encore un temps pourri, la flemme de faire cette course, il y en aura d’autres« . Si j’avais su…

Je suis partie une semaine en vacances, presque soulagée de faire une pause course à pied bien méritée… En une semaine sous les tropiques, tout s’est accéléré : quand je suis rentrée les écoles et les clubs de tennis étaient fermés, les bars ont suivi dans la foulée, avant d’être confinés, bouclés pour de bon.

L’innocence du premier confinement

A ce moment là, je pensais que cet « effort de guerre » durerait quelques semaines et qu’on pouvait bien sacrifier nos envies de courir ce temps là. J’angoissais à l’idée de ramener le virus à la maison ou de contaminer des petites vieilles dans la rue. J’ai très très peu couru, dans ma campagne, avec un tour de cou sur le nez et la bouche, en faisant des détours de 10m quand j’apercevais quelqu’un au loin, et en m’aspergeant de gel hydro-alcoolique en rentrant. J’ai fait des blagues sur les joggeurs du confinement sur twitter, et j’ai attendu que ça se termine. Comme c’était censé être provisoire j’ai accepté avec philosophie le report des JO, de Roland-Garros, l’annulation du marathon de Chicago pour lequel j’avais un dossard et ma perte de niveau en course à pied. Je me disais « quand tout ça sera fini (bientôt) je reprendrai rapidement ». Aujourd’hui j’ai presque la nostalgie du premier confinement : sa rigueur, sa nouveauté, nos facultés d’adaptabilité (le renfo-visio avec les copines), les apéro zoom, notre belle solidarité.

Libérés, déconfinés

Bref répit de l’été, quand on pensait que ça y était, tout était presque terminé, abrégé par du sport professionnel cette fois : Roland-Garros 2020 en septembre. Avec le recul je me dis que je n’ai pas eu de chance car la seule fenêtre de petites courses officielles était à ce moment-là (et encore). La 2e vague attendait tranquillement et son flot d’annulations avec.

2e confinement : reprise de la course

C’est au début du 2e confinement que j’ai arrêté d’attendre que « la vie d’avant » revienne telle quelle était et que j’ai décidé de reprendre la course à pied. Je sentais que les semaines de télétravail enfermée dans mon nouvel appartement risquaient d’être compliquées, je me suis donc juré de bouger, de sortir presque tous les jours. Et je me suis rendu compte que, pour moi, courir était essentiel. ça m’a permis de tenir plusieurs semaines, accaparée par essayer de retrouver mon niveau. Fin novembre, miracle, on a eu le droit d’élargir nos périmètres et notre temps de sortie et même de s’entrainer en club. Bonheur ultime de faire des tours de piste encouragés par le coach, dans le noir parce qu’ils avaient décidés de préparer le couvre-feu… Mais 20h en fait c’était pas si pire !

Noël breton, semi-marathons.

Couvre-feu à 20h, l’hiver, en vacances, ça passe finalement plutôt bien. Trois semaines de grand air à enchainer les sorties jusqu’à recourir l’équivalent d’un semi le long de l’océan. Un moment, on a aperçu de la lumière, on s’est dit les jours vont rallonger, le virus va reculer, les vaccins sont arrivés. Que nenni…

Couvre-feu et Covid

Je n’avais même pas terminé de digérer la reprise en télétravail que boum, le couvre-feu a été avancé à 18h. Et l’enfer de l’organisation courses alimentaires vs course à pied a commencé. Des horaires de boulot qui débordent sur les pauses déjeuner, des astreintes le weekend, des rumeurs de reconfinement incessantes…. Janvier a été un peu compliqué (mais heureusement j’avais la course à pied pour rester motivée).

Et en février, paf j’ai eu le covid. Je pensais que le virus m’avait rayée de sa liste après la dizaine de tests au bureau, mais il a fallu d’un seul moment de convivialité pour être contaminée (en intérieur). Grâce à un traçage cas contact très rapide, j’ai pu m’isoler tout de suite, jusqu’à ce que le verdict + tombe, puis les 7 jours réglementaires après l’apparition des symptômes (qui ont été du type syndrome pré-menstruel amplifié x crève + perte d’odorat). Je pense donc n’avoir infecté personne, ce qui était ma plus grande crainte depuis le début de la crise sanitaire. Evidemment pendant ce temps là, je n’ai pas couru.

Maintenant que je suis guérie, il ne me reste plus que les symptômes de la sédentarité du télétravail : abdos inexistants (pantalon qui ne ferme plus) torticolis facile, jambes lourdes, teint blafard, réveil difficile. Et le remède pour ça c’est le sport.

Un marathon virtuel Nike Fearless Project

Quand @mathildedrg m’a proposé de faire partie de la team VMA pour le Project Fearless de Nike (un 10k, semi ou marathon sur l’appli NTC le 11 avril), j’ai d’abord pensé à faire un petit semi-marathon. Et puis, en discutant ensemble, j’ai compris que c’était une formidable occasion de courir un marathon, de suivre la préparation qui va avec, et de ne pas dépendre des conditions sanitaires.

Aujourd’hui, sous la menace d’un confinement les weekends, je vous le dis : je terminerai cette prepa, et je ferai la course autour du 11 avril. Je me lèverai à 6h pour courir le matin s’il le faut, je poserai un RTT pour faire une sortie longue, je décalerai mes horaires pour caler du fractionné à midi, mais j’irai au bout.

Laissez-nous nos sorties longues

Limiter les sorties sportives du weekend à une heure par jour est pour moi un non sens. Nous empêcher de sortir dehors alors qu’on nous répète sans cesse qu’il faut aérer m’apparait contre-productif. Ne nous forcez pas à rester 23h/24 coincés chez nous le samedi alors qu’on est en télétravail toute la semaine. Laissez-nous courir, rouler, marcher, nager, taper dans une balle de tennis, accéder aux stades découverts, profiter du printemps, faire le plein de Vitamine D, d’oxygène, améliorer notre santé… Faites nous confiance sur le respect des gestes barrières dans notre pratique sportive.

Je veux bien « tenir encore 4 à 6 semaines » avant des assouplissements de type réouvertures de terrasses, ou organisation de courses officielles. (même si ça fait 52 semaines qu’on tient, on craque un peu). Je comprends que ce soit encore compliqué de donner trop de libertés dans des lieux clos. Je veux bien remplir des attestations pour partir courir ou faire mes courses. Mais je veux pouvoir m’aérer dans un périmètre un peu plus grand que le parc en bas de chez moi et partir pour 1, 2 ou 3h respirer l’air de dehors le weekend (parce que la semaine, bah je (télé)travaille, c’est la seule chose autorisée).

Et après ?

A un moment aussi il faudra peut-être se pencher pour de bon sur le monde d’après et rendre ce qu’on aimait bien dans la vie d’avant anti-Covid-compatibles. Je ne suis pas épidémiologiste, ni politique, et encore moins organisatrice de courses, mais je me dis que quand même, il y a des choses qui devraient pouvoir être organisées ou au moins testées pour reprendre le sport amateur et ses compétitions… Un nombre limité de dossards, un test PCR négatif pour accéder à la ligne de départ, pas de village de course, pas de supporters agglutinés, des petites vaguelettes de départ pour étaler les coureurs, même le port du masque sur les premiers mètres…

Etre un club amateur en 2021

J’ai la chance d’avoir un club d’athlétisme qui est en fait un groupe d’amis, une association, rattachée à la FFA. En 2021, la licence ne permet malheureusement pas grand chose, toutes les compétitions officielles étant annulées ou réservées aux athlètes listés. Mais heureusement, mon club est plus dynamique que jamais, on continue d’avoir des programmes, des séances, des échanges, et même des objectifs. On survit ensemble, mais, quand même, on aimerait bien étrenner notre nouveau maillot sur une course officielle…. (on s’est fait tester avant le shooting)

Marie

rédactrice web freelance, j'écris depuis quinze ans sur mon blog Graine de Sportive, et j'ai collaboré avec plusieurs médias. Contactez-moi pour me confier vos besoins sports et loisirs !

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