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Cher Rafa

statue Rafael Nadal à Roland-Garros

Comme Roger Federer, moi aussi je voulais écrire ma lettre à Rafael Nadal, à l’aube de sa retraite à l’issue de la phase finale de Coupe Davis à Malaga. Je voulais garder une trace de ces années à le suivre, et vous raconter comment je suis finalement passée un petit peu dans la team Rafa.

Cher Rafa,

Au début je ne t’appréciais pas. Ce look débardeur flashy et pantacourt. Cette attitude conquérante tous biceps et « vamoooos » dehors. Ces tics et manies en boucle : cheveux, tirage de slip, alignement des bouteilles. Cette habitude de toujours battre Roger Federer à Roland-Garros. Oui, car il était là le fond du problème, dans cette rivalité des années 2010 Roger/Rafa, j’étais team Roger. Et toi, Rafael Nadal, tu étais toujours sur sa route pour l’empêcher de gagner Roland-Garros. J’ai assisté à pas mal de demi-finales et finales à Roland Federer contre Nadal, en espérant toujours que cette fois l’issue serait différente. Mais non, jamais tu ne lui as laissé la moindre miette, parfois même en frôlant l’humiliation.

En 2009, je ne me suis pas réjouie de ta défaite contre Soderling, mais elle a eu le mérite de me changer les idées, mon papa ayant eu un souci de santé ce même jour. Et puis j’étais fan de ton polo rose ! Mais Roger a enfin pu soulever la Coupe des Mousquetaires, un sentiment de quête enfin achevée…

Tout a commencé à changer en juin 2015, quand Novak Djokovic t’as vaincu en quarts de finale de Roland-Garros, t’infligeant même un 6/1 dans le troisième set. J’étais encore dans les tribunes (la douce époque de l’influence), et j’ai vu l’homme sous le champion.

En 2016, j’ai travaillé pour la première fois dans l’équipe social media de ton tournoi. Une édition sous le signe de la pluie, des blessures et des bad buzz. Et tu n’as pas échappé à la malédiction, avec un forfait à mi-parcours.

Ensuite, les années se sont enchaînées comme quand Marc Maury les énumère : 2017 (la décima), 2018, 2019, 2020 en septembre, 2022 sur un pied. Au départ, j’espérais un peu que quelqu’un vienne interrompre cette litanie (Thiem ?) et petit à petit, plus le nombre de victoires est impressionnant, plus la carapace craque. La tienne, avec l’arrivée des blessures, ce qui rend chaque exploit un peu plus fort. Et la mienne, gagnée par la Rafa-mania ambiante dans les bureaux et dans les allées de Roland-Garros.

En 2021, on a vibré devant une demie de rêve face à Novak Djokovic, in extremis non interrompue par le couvre-feu. En 2022, on a veillé avec toi, jusqu’à cette dernière victoire arrachée malgré un pied endormi, sur fond déjà de rumeurs de retraite. Ton forfait en 2023 pressentait déjà un peu la fin, on ne le savait pas encore, ou peut-être ne voulait-on juste pas le savoir. On n’a pas pu s’empêcher de croire un peu à un grand retour en 2024, mais le tirage au sort n’a pas été vraiment clément, offrant à Zverev une revanche sur l’année dernière et sur sa blessure à la cheville.

Je pensais qu’en infiltrant les équipes de Paris 2024, je parviendrais peut-être à te voir accrocher une médaille, mais la marche du podium était un peu trop haute. Médaille du kiff quand même pour le duo Nadalcaraz en double !

L’annonce est tombée en même temps que celle de Richard Gasquet, ça y est, Nadal et le tennis professionnel, c’est terminé. Une retraite en phase finale de Coupe Davis dont la formule n’avait jamais connu tant de gloire.

Comme ta statue à l’entrée du stade Roland-Garros, qu’on l’aime ou pas, tu resteras toujours « notre » champion.

VAMOS !

Marie

rédactrice web freelance, j'écris depuis quinze ans sur mon blog Graine de Sportive, et j'ai collaboré avec plusieurs médias. Contactez-moi pour me confier vos besoins sports et bien-être !

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