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Marathon pour tous : retrouver la flamme

médaille marathon pour tous

Comme 20023 autre coureurs plus ou moins chevronnés, j’ai couru le marathon pour tous des Jeux Olympiques de Paris 2024. Vous brûlez sûrement d’impatience de lire un énième CR « je suis marathonien olympique », alors c’est parti !

De la flemme olympique au retour de flamme

Après le marathon de New York, dont j’ai couru les derniers kilomètres sur une jambe à cause d’une inflammation du tenseur du fascia lata (TFL), j’avais perdu l’envie de courir. En manque d’un objectif en guise d’étincelle, j’ai laissé filer les mois, mon endurance et ma vitesse. Seulement voilà, le dossard du marathon pour tous m’attendait bien au chaud depuis de nombreux mois. Ce dossard qui a consumé tant d’envies et ravivé tant de jalousies dans la communauté running, il fallait bien l’honorer ! Le parcours du marathon olympique, le même jour (enfin la nuit pour nous) que les athlètes, il y avait de quoi rallumer n’importe quelle flamme !

Une préparation un peu réchauffée

D’habitude sur les marathons je fais une prépa aux petits oignons, une fois n’est pas coutume pour le marathon pour tous, c’était plutôt ambiance barquette réchauffée au micro-ondes… Pas question non plus de se faire mal ou d’être carencée en kilomètres, j’ai utilisé l’ingrédient indispensable : la régularité. Des sorties plus courtes mais qui avaient le mérite d’exister souvent, une pincée de reconnaissance du parcours en deux temps pour ne pas se griller dans les côtes, et une belle sortie longue de 2h pour ne pas fondre tout de suite. On surveille son alimentation et son sommeil comme le lait sur le feu et on mise sur l’expérience pour renaître de ses cendres.

Une course bouillante

S’il suffisait d’une étincelle pour allumer le feu, la foule en délire a bien rempli cette mission. Partis dans les rues de Paris embrasées par le coucher du soleil, on a vite été saisis par l’ambiance incroyable. Et pourtant, mon dernier marathon c’était NYC ! Un départ survolté, un passage dans les plus beaux endroits de Paris, la place Vendôme, le Louvre, un stop photo vasque illuminée, la Tour Eiffel… Et partout sur le bord de la route des gens qui crient, qui encouragent, qui lisent nos prénoms sur nos dossards, qui tendent leur main pour qu’on tape dedans. Avec Laurianne, Marie et Mathilde, on se laisse porter, électrisées par l’ambiance. Nous ne sommes pas parties trop vite pour ne pas nous cramer et surtout pour profiter.

Je pensais que la traversée du Pont de Sèvres, le début des montées et la tombée de la nuit rafraichiraient les ardeurs des supporters mais que nenni, il y avait toujours un peu de monde sur la route. Physiquement les difficultés commencent : une sorte de point de côté m’irradie à gauche, j’ai du mal à m’hydrater et à m’alimenter mais le mental ne flanche pas : toujours aussi contente de participer à cette course incroyable.

A Versailles c’est la folie ! Du bon son, le château, un profil un peu descendant, on s’enflamme un peu ! Mais restons concentrées car le plus dur arrive avec la côte du Pavé des Gardes à Chaville, et la descente bien raide par la route des Gardes. Là aussi c’est dur mais j’encaisse. Petite pensée pour Eliud qui a abandonné à ce stade… Le genou grince un peu mais il ne semble pas trop inflammé donc ça ne m’inquiète pas trop. Je perds les copines mais pas l’envie de finir. Je gère l’effort pour garder un peu d’énergie, je mange des pâtes de fruits au ravito et on continue.

Le retour à Paris signe aussi le retour de la grosse ambiance. Peut-être que les parisiens nous ont attendus en buvant des coups dans les bars mais ça fait chaud au coeur ! Le tunnel Orange avec la musique des JO fait avancer les jambes toutes seules, pas vraiment de mur à déclarer même si les muscles chauffent un peu.

La Tour Eiffel se profile au bout d’une ligne droite et je bénéficie simultanément de son scintillement (il doit être 1h00) et des encouragements chaleureux de la cheer zone VMA au 38e. Le parcours tourne un peu, l’arrivée n’est plus très loin. Les coureurs du 10km nous rejoignent et d’un coup ça fait effet de foule, on a chaud, ça sent la transpi, on étouffe un peu. Mais le 40e est là, les encouragements des gens aussi. Le panneau 41 et soudain le tapis bleu. Les Invalides dans le dos, la ligne d’arrivée en face, comme les olympiens ce matin.

J’ai franchi la ligne et je me suis retournée pour voir la vue sur les Invalides. J’ai immortalisé l’instant et j’ai partagé ça avec ceux de ma famille qui étaient encore réveillés : ma mère sur What’s app et mon mari au téléphone. Il est 1h27 et la récupération n’attend pas : demain on a cérémonie de clôture !

J’en avais même oublié d’arrêter ma montre, preuve que le chrono n’était pas l’objectif sur cette course. L’objectif était de passer la ligne sans trop souffrir, de profiter de l’instant, de l’ambiance et de pouvoir dire « J’ai fait le marathon des Jeux Olympiques de Paris 2024 ».

On peut dire que le contrat est rempli ! Pour les amoureux des chiffres, j’ai mis 4h16 (00), mon plus long marathon ever. J’ai moins souffert qu’un marathon « classique » : une prépa moins longue, moins intense, une course à vitesse modérée, sans pression. J’ai plus profité aussi, mais d’une manière différente que quand vous touchez du doigt un objectif chrono que vous avez beaucoup travaillé (on est un peu fous nous les marathoniens, on aime souffrir).

Bref un marathon unique en son genre !

Marie

rédactrice web freelance, j'écris depuis quinze ans sur mon blog Graine de Sportive, et j'ai collaboré avec plusieurs médias. Contactez-moi pour me confier vos besoins sports et loisirs !

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