Ma soeur Little J. est une inconditionnelle des musiques de films, des bandes-annonces, et de certaines pub. Elle aime par exemple la voix off Desperate Housewives avec la petite musique de fond, aux débuts et fins d’épisodes. Mais si, vous voyez, ce que « Qui veut épouser mon fils » a essayé maladroitement de copier.

En fait ma soeur little J. aime les beaux textes, posés sur une jolie musique, qui font bien vivre les images qui vont avec.

Je suis sûre que ma soeur little J adore,  ou adorerait si elle ne l’a pas vue, la nouvelle pub Nike, pour la simple et bonne raison que moi, je l’adore.

Les pubs de foot d’habitude, ce n’est pas folichon, mais là ce fond poétique de Cyrano de Bergerac, c’est fantastique, c’est beau, c’est magique.

Et comme, une fois n’est pas coutume, le sport nous cultive en même temps qu’il nous éblouit, je vous mets le texte, extrait, donc de Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand, acte 1 scène 4 :

Attendez !… je choisis mes rimes…Là, j’y suis.

Je jette avec gràce mon feutre,
Je fais lentement l’abandon
Du lourd manteau qui me calfeutre,
Et je tire mon espadon;
Elegant comme Céladon,
Agile comme Scaramouche,
Je vous préviens, cher Myrmidon,
Qu’à la fin de l’envoi je touche !

Vous auriez bien dû rester neutre;
Où vais-je vous larder, dindon ?…
Dans le flanc, sous votre maheutre ?…
Au coeur, sous votre bleu cordon ?…
Les coquilles tintent, ding-dong !
Ma pointe voltige : une mouche !
Décidément…c’est au bedon,
Qu’à la fin de l’envoi, je touche.

Il me manque une rime en eutre…
Vous rompez, plus blanc qu’amidon ?
C’est pour me fournir le mot pleutre !
Tac ! je pare la pointe dont
Vous espériez me faire don,
J’ouvre la ligne, je la bouche…
Tiens bien ta broche, Laridon !
A la fin de l’envoi, je touche.

Envoi
Prince,demande à Dieu pardon !
Je quarte du pied, j’escarmouche,
Je coupe, je feinte…
Hé ! là, donc !
A la fin de l’envoi, je touche

Des pubs comme ça, j’en veut, j’en redemande, quoi de mieux pour redorer l’image du football, lui redonner des valeurs, et presque.. de la galanterie (euh oui, on rêve un peu là quand même).