Le premier bain de mer de l’année, vous en rêvez depuis janvier, mais une fois devant, vous vous demandez s’il ne peut pas attendre juin (ou aout).
Le premier bain de mer vous glace le sang mais vous réchauffe le coeur, comme le premier coup de soleil du printemps qui vient vous brûler la peau pour vous rappeler que ça y est l’hiver est fini.
Le premier bain de mer, c’est votre mental qui vous y pousse, vous ne sentez plus vos pieds, la peau vous piquotte, vos mollets de poulet tout blanc, fraichement sortis de longs mois sous le jean ont la chair de poule, mais vous vous dîtes : je l’aurais fait !
Le premier bain de mer, c’est difficile d’y rentrer, très difficile, et vous mettez deux heures à avancer de milimètre en milimètre vers le grand large. Mais ce n’est pas grave, on est en weekend à la plage, détendu et non stressé derrière son ordinateur : on a le temps.
Le premier bain de mer, une fois qu’on y est, on y reste un peu, on nage dans l’eau verte qu’on a quittée en septembre dernier, en pensant plus à tous ces mois d’été qui arrivent qu’aux si longs mois d’hiver qui viennent de s’écouler. On est seul ou presque dans l’immensité de l’océan, et on ne voit que la mer et le ciel à perte de vue. On met même la tête sous l’eau pour être tout entier imprégné par ce petit bonheur. Et comme ça, quand on passe la langue sur ses lèvres ensuite, c’est salé, ça a un gout d’été.
Le premier bain de mer, quand on en sort, on dit la traditionnelle phrase de sortie de bain : « quand on y est, elle est trop bonne ! ». Alors, seulement, on est prêt pour des centaines d’autres bains de mer par canicule, par temps frais, sous la pluie, avec plein de vent et plein de vagues. On peut donc s’enrouler dans une grande serviette pas encore salée, s’assoir sur la plage face à la mer.
*Je parle bien évidemment d’un océan français, si possible breton. Les tropiques, dans ce cas là, ça ne compte pas. C’est trop facile.