Actu

Girl Power à Roland Garros

J’avoue, depuis que Steffi Graf a pris sa retraite, je regarde le tennis féminin avec moins d’intérêt que le fameux tournoi messieurs. Ces dernières années, juste après la suprématie de Justine Hénin, il manque une véritable leadeuse du circuit féminin, quelqu’un qui en impose, qu’on respecte et qu’on craigne. Quelqu’un qui règne sur Roland Garros comme Nadal sur son trône, des duels attendus, des favorites surveillées, un peu de suspense.

Non, depuis quelques années, le tableau féminin de Roland Garros ne soulève que peu d’intérêt chez pas mal de monde. Jusqu’à hier. Hier, 26 mai 2011, j’ai passé la journée dans la loge Adidas, sur le court Philippe Chatrier, et, une fois n’est pas coutume, ce sont les matches féminins qui m’ont enthousiasmée (certes Nadal était programmé sur le Lenglen, les choses auraient été plus équilibrées s’il avait été sur le Chatrier).

Souvent, dans le tournoi féminin de Roland Garros, pendant les premiers tours, les têtes de série balaient les petites nouvelles en 50 minutes, parfois un peu sévèrement. Cela a failli être le cas pour Clijsters / Rus. Kim Clijsters, numéro 2 mondiale, deux fois finaliste à Roland Garros, menait 6/3, 5/2, avant de se faire rattraper, et achever. J’ai bien aimé la détermination d’Arantxa Rus (j’ai bien aimé sa tenue aussi), qui rendait coup pour coup à Clijters et n’a pas cédé sur les deux balles de match qu’elle a sauvées. A 20 ans, ça promet.

La détermination, ce n’est pas non plus ce qui a manqué à Maria Sharapova. Longtemps malmenée par une Caroline Garcia (jeune française de 17 ans) très motivée, très culottée et surtout très douée, elle a balayé les quatre coins du terrain, comme le vent balayait la terre battue, baladée par le puissant coup droit de la française, qui, le temps d’un set et demi, a nettoyé toutes les lignes du court. Agacée, la russe Sharapova en a montré tous les signes. Niveau tics, elle est presque pire que Nadal. Quand elle n’est pas contente elle regarde sa raquette en tournant le dos à son adversaire, quand elle rassemble ses forces mentales, elle remet ses cheveux derrière ses oreilles (comme Nadal. Heureusement, elle nous fait grâce du claquement de culotte, elle est trop princesse pour ça). Quand elle donne tout, elle serre son petit poing comme une petite fille capricieuse. Quand elle gagne, elle salue les quatre coins du public, en envoyant des bisous du bout des doigts). Et pendant tout le match, elle crie. Sharopova a beaucoup fait tout ça hier. Mais surtout, elle a su se calmer, faire moins de fautes, retrouver ses puissantes frappes à plat pour aligner 10 jeux d’affilée et remporter le match. Un des plus beaux matchs de tennis féminin depuis longtemps !

Depuis hier, j’ai envie de savoir ce qu’il va se passer dans la suite du tournoi féminin de Roland Garros, et c’est la première fois que cela m’arrive depuis quelques années. Si j’ai été déçue par la défaite d’Ivanovic au premier tour, j’ai envie de savoir si Maria Sharapova va remporter le seul tournoi du Grand Chelem qu’il lui manque. J’ai envie d’attendre que Caroline Wozniacki, numéro 1 mondiale, mais sans avoir gagné de tournoi majeur peut l’en empêcher. J’ai envie de suivre la suite de l’épopée d’Arantxa Rus. Et je surveille d’un oeil moins lointain les Azarenka, Zvonareva, Shiavone, et Stosur.

Et surtout, j’espère que le tournoi féminin tiendra ses promesses, qu’on aura de beaux duels comme ceux d’hier, jusqu’à une finale qui fasse rêver autant que les Graf / Sanchez d’antan.

Et vous, le tennis féminin, ça vous parle un peu ?
Et pendant ce temps-la, les filles de l’OL (on parle de foot féminin) faisaient la Une de l’Equipe et remportaient la ligue des Champions.

Marie

rédactrice web freelance, j'écris depuis quinze ans sur mon blog Graine de Sportive, et j'ai collaboré avec plusieurs médias. Contactez-moi pour me confier vos besoins sports et loisirs !

Vous pourriez aussi aimer...