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Tragédie Tsongienne en 5 actes

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Cette histoire a pour cadre le Roland Garros antique, celui qui n’avait pas de toit ni d’éclairages et qui subissait encore les aléas de la météo. Les personnages principaux qui s’y affrontent sont Jo-Wilfried Tsonga, réputé pour ses talents d’acteur et Novak Djokovic, l’homme qui faisait rebondir sa balle inlassablement avant de servir et qui ne mangeait pas de gluten. Ces deux hommes s’affrontent le 5 mai de l’an 2012, pour gagner le coeur de la belle Demi-Finale.

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Personnages principaux :
Novak Djokovic, grand guerrier serbe à barbichette.
Jo-Wilfried Tsonga, grand combattant français à crête.

Personnage secondaires :
Arbitre en polo Lacoste et juges de ligne en parka.
Cédric Pioline, interrogateur et messager des dieux.

Acte 1 : Le navire coule.

Les deux héros entrent dans l’arène, en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire Novak Djokovic écrase Jo-Wildried Tsonga, lui assenant de grands coups droits dans tous les sens, le faisant courir de droite à gauche, l’essoufflant, le perdant dans le court.  Les mauvaises langues commencent à dire « Et ben ça va pas durer longtemps ! »  Premier set Djokovic 6/1

Acte 2 et Acte 3 : les opprimés se révoltent.

L’heure de la révolution a sonné, et poussé par les cris de son peuple, Jo-Wilfried Tsonga se libère. Il ne retient plus ses coups, il frappe, il sert juste, il renvoie fort, il joue avec les lignes, il monte même au filet. Service, coups droits, revers, smash, amorties, tout passe, les dieux sont avec lui. Il attaque, il guerroie comme un valeureux combattant. Il pousse des cris, il serre le poing. Même le dieu soleil daigne se lever pour assister au spectacle. En face, le serbe râle, s’agace, s’énerve tel Amonbofis devant le palais de Cléopâtre. 2ème et 3ème set Tsonga 7/5 7/5

Acte 4 : les trompettes sonnent le glas

Le spectacle est à son apogée, les deux combattants Djokovic et Tsonga sont aux prises depuis plusieurs heures et continuent de nous éblouir. Aucun des deux n’entend lâcher du terrain, et chaque service est jalousement gardé. Jusqu’à la fin du quatrième acte et set où une ouverture en faveur du Français se profile, avec quatre balles de matchs. Le peuple exulte et commence déjà à sonner les trompettes de la victoire. Il crie « Tsonga, Tsonga, Tsonga » , il frappe des mains, des pieds, sort les appareils photo, et s’apprête à le porter en héros gagnant. Mais il ne faut jamais crier trop vite car le serbe et fourbe Djokovic n’a pas dit son dernier mot. Excellent sur toutes les balles de match, il reste debout et renvoie coup pour coup, finissant par dérober cette bataille à l’issue d’un jeu décisif haut en suspense. 4ème set Djokovic 7/6

Acte 5 : les dieux s’acharnent

Le dernier coup de maître porté par Djokovic pour enlever le quatrième set a été trop violent pour la crête et les jambes de Tsonga. Sonné, assommé, il ne peut se défendre face à la pluie de coups bien placés qui lui tombent dessus. Même les éléments se déchaînent, le froid et l’humidité se sont installés comme pour noircir un peu plus le tableau. Djokovic a retrouvé sa superbe et tous ses coups et enfonce le clou et les coups sur les lignes, jusqu’à lever les deux bras pour la victoire finale. cinquième set 6/1.

Personne n’a encore eu le temps de comprendre ce qui vient de se passer, ni surtout comment cela a bien pu arriver,  que les deux combattants se serrent la main, s’applaudissent mutuellement avec panache. L’un, heureux serre les poings, crie sa joie son soulagement. C’est Novak Djokovic, il affrontera au prochain tour Roger Federer qui s’est finalement sorti des griffes du dragon Del Potro. L’autre, triste, abattu, abasourdi, va mourir sur sa chaise, caché sous sa serviette de joueur, sanglotant probablement à l’abri des regards. C’est Jo Wilfried Tsonga qui vient de passer à côté d’un fabuleux destin. Le messager des dieux, Cédric Pioline et son anglais balbutiant déboulent sur le court tambour battant pour décrypter et analyser tout ça, tentant vainement de consoler le héros déchu et déçu.

L’Histoire retiendra la tirade finale du vainqueur Novak Djokovic : « Malheureusement il fallait un vainqueur. Il était le meilleur joueur la plupart du temps. Je ne sais pas comment je m’en suis sorti. Ca a été un match incroyable » et les excuses du perdant Jo Tsonga à son public qui continue de scander son nom en hommage à son si grand match. Notre coeur saigne avec lui, mais personne ne peut vraiment imaginer la tempête qui a lieu sous cette serviette.

Pendant quelques secondes Tsonga a pu entrevoir le paradis, un exploit dans sa carrière, la perspective de battre Novak Djokovic numéro un mondial et se qualifier du même coup de maître pour les demies-finales de Roland Garros. Quelques instants plus tard, il voit l’enfer d’une défaite, la déception immense. Il aurait mérité de gagner ce match, même Djokovic l’a dit. Mais maintenant il sait qu’il peut défier les dieux, il sait qu’il peut trouver sa place parmi les élites des Grand Chelem, il sait qu’il pourra revenir encore plus fort. L’histoire en a décidé autrement, et c’est Nole qui ira défier la montagne suisse, comme l’an dernier, pour acquérir le droit d’être jeté dans la fosse aux crocodiles de la finale. Attention, l’heureux élu risque de s’y faire mordre.

Marie

rédactrice web freelance, j'écris depuis quinze ans sur mon blog Graine de Sportive, et j'ai collaboré avec plusieurs médias. Contactez-moi pour me confier vos besoins sports et loisirs !

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