Je suis toujours un peu nostalgique le dimanche de la finale de Roland Garros, après la remise de la coupe au vainqueur, à la fin du tournoi, parce que ça y est c’est terminé, il va falloir retourner à une vie normale. Mais cette année, la finale a été bien loin d’être normale et notre plaisir du tennis s’en est vu un peu prolongé.
Finale pluvieuse, finale heureuse ? De mariage (heureux) ce weekend, je me suis retenue de faire des concours susceptibles de me faire gagner des places pour la finale de Roland Garros, car je savais que je ne pourrai pas y assister en entier. Dimanche matin, après un bref coucou à l’Océan du Morbihan, nous sommes rentrés vers Paris sous un déluge toujours plus menaçant. Sachant que tout ce qui vient de l’Ouest finit à Paris, je savais que cette averse interminable que nous avons traversée entre Le Mans, Chartres et Rambouillet, viendrait perturber la finale de Roland Garros Nadal / Djokovic alors à peine commencée. Arrivée au début du deuxième set devant ma télé, j’ai pu assister à un numéro grandiose de Nadal the pink storm, alors en pleine puissance, et à la colère de Novak Djokovic dans l’oeil du cyclone, dévastant sur son passage le banc où il était censé s’asseoir.
Après une interruption par la pluie, un retour sur un terrain humide, j’avoue que je ne m’attendais pas à ce que ce soit bien plus long, je pensais que l’ouragan Nadal achèverait le travail avant la seconde averse. Oui mais voilà, balles mouillées, tension nerveuse, meilleure résistance de l’adversaire et voilà le match électrisé, Novak Djokovic relancé, revenant à 2 sets à un et en tête dans le troisième. Il est vrai qu’interrompre la finale à ce moment, après une heure de crachin breton relève de la torture mentale comme seuls les producteurs de Gossip Girl savent mener le suspense. Le seul moment où on commence à s’inquiéter pour Nadal et à se dire qu’il est peut-être possible qu’il ne gagne pas et nous voilà renvoyés les joueurs au vestiaires et nous à la soirée électorale. Le match est reporté, revenez demain.
Et voilà le blues du dimanche soir repoussé au lendemain et la perpective de la poursuite de ce match de fou. J’ai passé une très mauvaise nuit, me demandant comment je pourrai finir cette finale de Roland Garros un lundi, il parait que Nadal aussi. En arrivant au stade, à 13heures j’étais aux anges, revenir ici un lundi devenu dimanche, je n’en demandais pas tant, assister à la finale de Roland Garros, même si cette partie ne durerait qu’un set, le bonheur absolu.
Chat échaudé craint l’eau froide, car Rafal Nadal est entré sur le court ce lundi avec l’intention de gagner avant un nouvel épisode de pluie, débreakant d’entrée, et permettant au combat de reprendre, plus acharné que jamais. Si on a commencé à craindre pour les parapluies à 5-4, Nadal a néanmoins attendu l’éclaircie et la première faiblesse de Novak Djokovic pour enlever son septième Roland Garros. Score final 6/4 6/3 2/6 7/5.
Toni Nadal, en polo depuis le premier rayon de soleil, a pu assister au spectacle de son neveu et protégé Rafa Nadal, à genoux sur la terre battue après sa victoire, les bras levés dans son t-shirt rose, puis torse nu Il a pu le serrer dans ses bras après son saut de cabri qui l’a propulsé dans les tribunes. Et surtout il a pu voir Rafaël Nadal soulever la coupe des mousquetaires pour la septième fois.
C’est comme si Rafael Nadal après avoir écrasé tous ses adversaires, être venu à bout de Novak Djokovic et avoir vaincu ses propres démons de la colère hier après-midi, avait aussi vaincu la pluie aujourd’hui.
Merci à la loge adidas d’être à l’abri de tout, sauf de l’émotion, et de nous avoir fait vivre ce moment historique, finalement assez bref, mais très intense.
Cette fois ça y est, je crois que Roland Garros est fini pour de bon. Nadal est entré un peu plus dans l’histoire, d’une manière un peu différente des autres fois, mais chaque victoire doit être différente pour lui : qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, l’important c’est de gagner Roland Garros. Je n’ai pas vraiment eu le temps de me retourner en sortant du stade mais je porte encore au poignet les traces d’un tournoi très réussi, et dans la tête l’image de PHM ému aux larmes à chacun de ses matchs ici.