La dame de la météo l’avait dit : mardi il pleut toute la journée. Et contrairement à ce que pense celle de la matinale de France 2, il n’y a pas de micro-climat sur Roland Garros. Par ce temps pourri, il y a plusieurs catégories de spectateur mouillé :
catégorie 1 : l’imperturbable, irréductible et optimiste : à 11h30, il demande à l’hôtesse de lui montrer sa place, lui dit en rigolant « et vous essuyez pas les sièges? » (la réponse est « non, désolée » pour ceux qui y croient encore), se trouve un sac en plastique, le cale entre sa place 112, rang 9 escalier 4 et son popotin déjà trempé et attend le début des matchs. Il y restera jusqu’à 20h, au point qu’on se demande s’il est toujours vivant ou s’il s’est liquéfié sur place.
catégorie 2 : le touriste qui met à profit ce temps mort pour visiter en consommant un hot-dog au ketchup / une gaufre au chocolat / une glace Haagen Dazs / un grand verre de bière / le pique-nique qu’il avait prévu (il est toujours 11h30 du matin). Il se pointe à toutes les tribunes « juste pour voir », demande où est le Court Philippe Chatrier / le court N°1 / les toilettes / un resto où on peut s’asseoir.
catégorie 3 : le frustré : il va repérer sa place, puis va errer dans les allées, parapluie menaçant à la main, en demandant à tout ce qui porte badge « comment ça se passe pour les remboursements ? »
Qu’il appartienne à la catégorie 1,2,3 ou une autre à lui tout seul, le spectateur mouillé ne pourra s’empêcher de demander à tout hasard à l’hôtesse si elle n’a pas été promue station météo pour l’occasion : » Y a de la pluie jusqu’à quelle heure? » « et demain il fait beau? » « Vous croyez qu’ils vont pouvoir jouer? ». A tous ces gens qui restent patients et souriants, nous sommes obligées de répondre les mêmes approximations que les annonces micro « peut-être à 12h30/13h30 ou 18h ». Pour les consoler, je suis allée voir mon module météo sur ma page Netvibes. Verdict : ça ne s’arrange guère !