Il est de bon ton, dans l’esprit des gens et dans la presse féminine d’entretenir le préjugé qui veut que les filles n’aiment pas le foot et souffrent le martyre pendant l‘Euro 2012. Pour divertir la gent féminine pendant ce mois sacré du foot, on nous propose donc de mater les footballeurs les plus sexy, de trouver des parades à la soirée foot organisée par monsieur (en faisant une soirée séries ?), ou de nous moquer allègrement de ce sport et de ses joueurs vedettes. Il est vrai que les footballeurs peuvent être à la fois très sexy, très ennuyeux (un match de foot c’est comme un épisode de série : parfois c’est passionnant, parfois c’est chiant à mourir), ou très ridicules (en raison notamment d’excentricités capillaires et vocabulaires).
Et si on faisait tout simplement avec ? Homme ou femme, qu’on aime le foot ou pas, il va bien falloir vivre avec car l’Euro dure un bon mois et monopolise presque deux créneaux horaires télévisuels par soir, et une bonne partie des informations. L’Euro, c’est comme la cellulite, rien ne sert de lutter, il faut bien vivre avec.
Après tout, on se passionne bien pour le tennis ou pour les Jeux Olympiques, pourquoi ne pas se mettre à cet autre grand événement sportif de l’été 2012 qu’est l‘Euro 2012 ? Certes on avait 12 ans pendant les grandes heures du football français, celles où on regardait tous les matchs de la France avec passion, où on connaissait les noms de tous les joueurs et où on hurlait contre l’arbitrage (souvenez-vous « rendez-nous Laurent Blanc » en 1998), où on allait crier dans la rue après les victoires.
Pour le moment, l’équipe de France de Football dans cet Euro ne nous a pas beaucoup fait vibrer : un nul contre l’Angleterre, et une polémique stérile sur un « Ta Gueule » lu sur les lèvres de Nasri après qu’il a marqué LE but français. Mais, au vu des matchs de préparations, de la nouvelle génération prometteuse de joueurs, et du sélectionneur Laurent Blanc justement, on peut espérer que des célébrations de buts il y en aura d’autres. Des victoires il y en aura peut-être davantage, en match de poules et peut-être après (OH WAIT, on est en train d’espérer que la France se qualifie pour les quarts de finale et donc que l’engouement médiatique pour l’Euro dure un peu plus longtemps), et encore plus si affinités. On continue bien d’espérer que l’été va arriver un jour pour de vrai, qu’on pourra enfin sortir les shorts et les sandales, pendant qu’on y est, on peut bien croire un peu en les chances de l’Equipe de France dans cet Euro.
Des filles qui aiment le foot, j’en connais plusieurs, et même de celles qui suivent toutes les compétitions, qui font des mutliplex de L1, qui se passionnent pour les Clasico et qui connaissent tout des tactiques les plus vicieuses, ma petite Malvinette par exemple ou la Delfouine qui se reconnaîtra. Souvent passionnées, elles sont souvent plus précises que les garçons et je les admire beaucoup pour cet intérêt démesuré pour ce sport qu’est le foot. Je fais plutôt partie de celles qui suivent surtout les grandes compétitions (qui, après tout, reviennent aussi presque aussi souvent que la mode du Liberty). Mais cessons de dire que parce qu’on est une fille le foot nous gave profondément, arrêtons de chercher des parades pour survivre à l’Euro et entrons dans le jeu une bonne fois pour toutes.
Profitons-en pour faire des soirées mixtes sympa autour des matchs de l’Equipe de France, on a même le droit de se déguiser, pour être chauvine et mauvaise joueuse, pour dire des gros mots et pousser des cris de joie, pour boire de la bière et manger de la pizza (les magazines féminins se chargeront bien assez tôt de nous prévenir qu’il faut perdre 5 kilos avant le maillot de bain), pour live-tweeter scores et résultats (on commence à saturer du tweet de la première dame) pour faire la fête même dans la défaite et pour faire des manucures tricolores même aux garçons.
2012 sera sport ou ne sera pas et ce n’est pas l’Euro qui nous en empêchera.
