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Le Semi de Berlin : ça s’en va et ça revient

J’ai fait beaucoup d’allers-retours mentaux avant de me décider à m’inscrire au semi de Berlin. Sur le haut de la pente, je voulais faire un temps qui me permette de me qualifier au marathon de NYC (-1h34). Sur le bas de ma courbe de mental je ne m’en pensais pas capable. Finalement les arguments temps de préparation (3 mois) + ville + copains + prix du billet d’avion + objectif ont fini par me convaincre. C’est fait de tout petits riens. C’était en janvier, au début de ma reprise post automne (trop de boulot, trop de stress).

Mais la reprise a été un parcours moins roulant que je ne le pensais. J’ai souffert aux cross, j’ai été en difficulté sur les séances de piste, j’ai beaucoup perdu en confiance, plaisir et motivation. Le semi de Paris sans pression m’a aidée à retrouver quelques sensations et à me dire « si si, ça revient (un peu)« 

Les 4 semaines entre le semi de Paris et le semi de Berlin sont passées trop vite à ma guise, et après quelques séances d’entrainement un peu difficiles, je sentais bien que l’objectif rêvé me glissait entre les doigts. Le coach m’a dit de courir pour le plaisiiiir. Sans en attendre rien. Il faut savoir prendre le temps.

Retour à Berlin donc, le we du 3 avril. C’était quasi le weekend copié-collé du marathon de Berlin en septembre, même lieu, même pommes (potes), même retrait dossard, un peu de parcours en commun (moins long forcément), mais pas vraiment la même météo : il a neigé dans le sas de départ !

Moi, mon plaisir sur les courses, c’est partir vite.

Sans retour, tendre les mains à son destin et voir comment ça tient. Sans se retourner, ne pas regretter, garder les instants qu’on a volés en début de course. Bon là, j’ai un peu exagéré. Partie en 4’20, j’ai accompagné Lucile sur les premiers kilomètres. ça a tenu assez longtemps pour me rendre fière, me sentir forte, et prendre de bonnes décharges d’adrénaline. Mais la redescente a été compliquée. Un peu comme au marathon, une fois la moitié de course passée, j’ai alterné coups de mou et coups de boost au rythme des deux gels avalés en cours de route (au 11e et 17e km) grosses baisses de moral et petites résolutions mentales « allez plus que 3+1 kilomètres« …

Au 19e km du Semi de Berlin

Je me suis fait doubler par la flamme 1h35 et je m’en suis voulue intérieurement d’avoir laissé filer l’allure, le chrono, tout, de n’avoir pas réussi à tenir. Au 20e je me suis dit « allez c’est presque fini, c’est l’endroit où j’ai relancé au marathon« . Quand j’ai vu la porte de Brandebourg j’ai essayé d’accélérer, mais mes jambes ont refusé. ça m’a permis d’oublier les regrets : il n’y avait plus rien à donner. Moins d’ambiance qu’au marathon, moins d’émotions aussi. Mais j’ai quand même eu envie de pleurer en retrouvant les copines qui avaient terminé devant moi !

Temps officiel 1’35’55

soit quasiment deux minutes de mieux qu’à Paris, ce qui était un peu l’objectif. Pour le plaisir on va dire moitié moitié !

A l’arrivée on s’était donné rendez-vous sur la place, en fait les premiers arrivés était déjà attablés devant une bière. Attendez-moi ! L’occasion de débriefer tous les RP de ces grands hommes et femmes : et toi qui ambitionnait simplement d’être heureux sur une course ? As-tu réussi ton pari? Et toi RP, et toi RP, et toi presque RP.

En rentrant, et ça ne m’arrive pas souvent, j’ai eu le blues du runner : plus d’objectif à l’horizon, l’impression de ne pas avoir réussi à faire ce que j’aurais voulu, bref un peu déçue… Et puis je suis retournée sur le site du marathon de New York, qui est un peu mon objectif long terme ces temps-ci, et j’ai découvert que l’âge à prendre en compte pour les minima était en fait celui du jour de la course (début novembre 2023, on est large, j’ai le temps de vieillir tranquillement et on sera bon!). Je ne sais pas si ça marchera et si le marathon de NYC sera toujours mon projet en novembre 2023, mais ça m’a reboostée !

D’ici là, on a le temps de faire des petits semi-marathons tranquillement… Pour le plaisir ? Je me suis réinscrite au 20km de Paris que j’adore, pour rester motivée jusqu’à la rentrée…

Marie

rédactrice web freelance, j'écris depuis quinze ans sur mon blog Graine de Sportive, et j'ai collaboré avec plusieurs médias. Contactez-moi pour me confier vos besoins sports et loisirs !

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