L’année dernière, j’ai écrit cet ôde à la nourriture et au grignotage, cette année, je nuancerais peut-être un peu ce laïus anti-détox. La détox je suis toujours contre : une semaine de diète pour compenser la semaine de faste ne passera pas par moi. Je réhabitue mon organisme au régime sans régime auquel il est habitué, sans me priver, selon mes envies, j’essaie de penser aux légumes et d’équilibrer pour la santé et je retourne au sport. Point barre. Et vous, la détox ?
Et voilà, ça y est la seule période où les magazines nous autorisent à prendre un gramme et à manger (un peu) de gras est révolue. Cette sainte époque dure environ du 20 novembre au 1er janvier. Pendant ces jours bénis, on vous dit : « belle avec trois kilos de plus », on vous conseille d’être « comme Kate Winslet : « rondes » et sexy » (ce n’est pas moi qui le dit c’est Elle). Le gras, ce démon le reste de l’année devient, le temps d’un fugace instant, mignon, sexy, indispensable. Esprit de contradiction, priez pour nous.
Mais le 2 janvier, c’est ter-mi-né : on attaque la phase DETOX. Soupe par ci, tisane par là, le sacro saint thé vert en accompagnement. Et, ne vous faites pas d’illusions, cette phase minceur durera jusqu’au 20 novembre prochain. En effet, très bientôt, on vous martélera les recettes miracles et autres régimes étranges pour perdre 3, 5 ou 10 kilos avant l’été. Chasser les démons de l’hiver : tartiflette, raclette, et autres joyeusetés en ette, deviendra la mission de vos fidèles magazines (et blogs) féminins préférés, sitôt la galette engloutie.
Ensuite viendra l’été et son « épreuve de la plage« . Pas question d’engraisser à ce moment là, on ne s’est pas donné tout ce mal pour rien, mais on essaie de vous faire croire, que l’été, par, sans doute, une opération du saint-esprit, on ne grossit pas, parce qu’on ne mange que de la salade, et qu’on marche dans l’eau (genre).
Après il faudra conserver la forme olympique acquise pendant l’été, et rester svelte et bronzée jusqu’à la mi-novembre, et le début du calendrier de l’avent. La boucle est bouclée.
Et bien, moi, la détox, je suis absolument contre. Je n’ai pas l’intention de me nourrir de soupes et de tisanes jusqu’à mi-avril, pour enchainer sur la salade quand le printemps sera venu. Deux semaines de repas interminables n’ont jamais tué personne, et les ferrero rocher ont beau être mega caloriques (c’est pour ça que c’est bon), je ne connais personne qui ait pris 10 kilos d’un coup après avoir entamé une boîte. Si on doit payer la seule période de faste de la bouffe autorisée par des mois de jeune, ça n’en vaut pas vraiment la peine. Après, bien sûr, à chacun son métabolisme et ses limites.
Alors la détox non, le sport oui (si vous avez envie). Autant profiter du petit regain d’énergie que nous apportent le nouvel an, et les quelques jours de repos dont nous avons pu bénéficier. Ajoutons cette envie de secouer l’hiver qui nous colle à la peau, une pincée de jours qui rallongent et cette petite motivation de retourner à la gym nous revient doucement dans les jambes.
Mais par pitié, arrêtez de nous moraliser avec ce concept de « détox » qui n’est bon qu’à vendre du thé Kusmi (je l’aime bien d’ailleurs celui-là), et laissez chacune faire la transition hiver-été en toute sérénité. Celles qui mangent des filets de babybels entier, des dinosaurus par sachets de quatre, des kinder rescapés du calendrier de l’avent, ou des restes de ferrero vous en remercieront d’autant plus.
Pour moi, la détox ce serait plutôt ça : changer d’air, oublier le quotidien, le stress de la ville, et profiter.
