Il y a quelques mois, je suis tombée sur la pétition d’ASO incitant les femmes à courir, et à s’inscrire au marathon de Paris. J’avais été assez perplexe par la démarche de pétition. Mais je suis à 100% d’accord avec le fond : OSEZ vous inscrire ! Et encore plus avec l’objectif : faire du marathon de Paris, le plus féminin des marathons (c’est à dire augmenter le % de femmes via une croissance du nombre d’inscritEs). Depuis, j’ai un peu creusé la question, et voici mes pistes de réflexions :
Signez la pétition si vous voulez , mais surtout mettez votre nom sur un dossard ce sera plus efficace pour devenir marathonienne https://t.co/dE5EI6bIsW
— Marie Niogret (@Marinette_GdS) November 26, 2017
1/ Courir un marathon est un droit que les femmes ont acquis
Si depuis que le marathon existe, les hommes peuvent le courir comme bon leur semble, cela n’a pas toujours été le cas pour nous les femmes. On connait tous l’histoire de Kathrine Switzer qui, il y 50 ans, a couru le marathon de Boston, à l’époque exclusivement masculin. Pour les Jeux Olympiques, il aura fallu attendre 1984 ! Depuis, les choses ont évolué, Kathrine Switzer court toujours des marathons et le nombre d’inscrites augmente petit à petit (26 % au Marathon de Paris en 2017).
>> Si vous voulez relire l’histoire de Switzer
2/ Le running en plein boum
Ces dernières années, le running est devenu un it-sport et les femmes sont loin d’être en reste. Sur Instagram elles sont même beaucoup plus influente sur la question que leurs homologues masculin, drainant et motivant d’énormes communautés. De la débutante à la marathonienne, nous faisons toutes notre petit bout de chemin et j’ai l’impression qu’avec le temps, nous allons plus vite, plus loin et plus nombreuses, non ?
3/ Pourquoi pas moi ?
Le marathon en général (il me semble que c’est un peu pareil chez ces messieurs), a un peu perdu de son côté inaccessible, sans perdre de sa superbe. A force de fréquenter des personnes en prépa, ou qui en ont déjà couru un ou plusieurs, on se dit « moi aussi, j’en suis capable ! ». Et c’est évidemment vrai. Attendez quand même d’avoir acquis une certaine expérience en course à pied avant de vous lancer et suivez bien sûr un vrai plan d’entraînement. Votre premier marathon ne s’en passera que beaucoup mieux !
4/ Des différences physiques et mentales, à nous d’en tirer l’avantage !
Il existe bien sûr des différences physiques entre un homme et une femme, et ça se ressent en running. Ils ont, de base, un peu moins de masse grasse que nous, et surtout une VO2max plus élevée. Mais nous pouvons avoir une meilleure endurance ! Nous pouvons avoir aussi une manière différente de gérer la course, ce qui génère moins d’abandons…
(Sources : « marathon au féminin » et Les femmes sont plus régulières que les hommes »)
Je rajouterai que nous les filles, sommes en général (mais pas toujours), moins sensible au « concours de quéquettes » auquel nos homologues masculins se livrent parfois. Je crois que nous avons aussi plus tendance à écouter notre corps et à le respecter.
5/ Solidarité féminine !
Run pipelettes, soutien aux copines et like instagram, nous savons comment nous motiver entre nous ! (les mecs aussi mais ils sont moins bons en run-potins !). Ensemble on est plus fortes et on se serre les coudes pour atteindre l’objectif !
6/ Marketing féminin
Les marques ont a coeur de féminiser le sport, le running et les courses. Leur objectif avoué est de faire grandir et de conquérir la cible féminine. Autant en profiter ! Le résultat pour nous, ce sont des collections qui nous sont dédiées, des produits de haute technologie, des plans d’entrainements spécifiques, des coachings adaptés, des mises en avant sur les réseaux sociaux….
Citons par exemple le groupe Facebook #ParisMarathonGirls d’ASO, les entrainements semi de @chezsimone etc…
7/ Chacune son niveau, chacune son objectif !
Si le record du monde féminin du marathon est de 2 h 15 (Paula Radcliffe court plus vite que beaucoup d’hommes), l’essentiel reste NOTRE objectif ! A chacune de fixer l’objectif qui lui correspond ! Mais n’oubliez pas que simplement le finir est déjà une magnifique victoire. Pas de pression, on aura toutes une médaille à la fin !
8/ Faire évoluer les choses, faire bouger les chiffres, être féministe !
Sur le test « quelle runneuse êtes-vous ? » (je viens de l’inventer), vous obtenez le résultat « runneuse féministe » : Vous déplorez les échantillons de lessive offerts dans les courses féminines. D’ailleurs vous n’aimez pas beaucoup les courses 100% féminines et vous ne courriez en tutu pour rien au monde. Bref, vous voulez faire bouger les choses (et vous avez raison). Et si votre acte militant consistait à prendre un dossard ? Avec vous c’est une inscrite de plus et un pas de plus vers la « féminisation » des courses. Si vous voyez une pancarte « plus vite, un beau mec est devant » (oui ça existe), vous aurez même le droit de la dégommer au passage. (N’allez pas non plus vous faire mal, attendez d’être prête pour ce défi et d’en avoir vraiment envie ;)
Promis, votre tshirt de finisher ne sera pas rose (ou si jamais il l’est ce sera pareil pour tout le monde !)
9/ Quelques conseils « de fille » pour finir
N’hésitez pas à relire mon article « 10 conseils pour votre premier marathon« , en voici quelques autres en bonus, spécialement pour nous les meufs, un peu cliché mais néanmoins très vrai :
- Trouvez la brassière parfaite
- Mettez de la crème anti-frottements entre les cuisses (ou un double short) et testez tout ça en sortie longue
- N’oubliez pas votre élastique à cheveux (ou taxez-en un à une copine)
- Gérez bien vos ravitaillements (je ne sais pas si les hommes gèrent mieux leur glycémie que nous mais pensez à vous hydrater et vous ravitailler quoiqu’il arrive)
- Renforcez vos muscles de la hanche (bon les hommes aussi peuvent avoir mal aux hanches (cf Andy Murray). C’est une douleur qui revient chez moi quand je cours trop, mais j’ai compris que renforcer tous les muscles qui l’entourent et bien les étirer la faisaient disparaître.
- Si vous le pouvez grâce à votre pilule, décalez vos règles
10/ Lancez-vous et devenez marathonienne !
NB : il reste des dossards pour le marathon de Paris (8 avril), mais si vous n’avez pas du tout commencé à vous préparer ce sera un peu juste, mais pas de panique, il n’y a pas que Paris et il n’y a pas que 2018 si vous n’êtes pas encore prête ! Si vous avez un dossard pour un marathon bientôt, dites-le moi en commentaire et je vous encouragerai ;)
Et un petit bémol pour conclure : ce n’est pas parce que « tout le monde le fait » que vous devez vous lancer dedans trop tôt, trop vite ou tout court. Soyez-vous même et choisissez votre propre chemin sportif !