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Ma vie de sport

D’aussi loin que je me souvienne, il y a toujours eu du sport dans ma vie. Surtout du tennis, et ensuite de la course à pied, mais pas que. Tout a commencé vers mes 8-9 ans, un samedi après-midi de juin, en regardant la finale dames de Roland-Garros avec mon papa.

Ensuite, ça a été le début d’une grande passion. Des heures de télé d’affilée, ou à enregistrer des matchs par-dessus des épisodes de Buffy contre les Vampires pour les regarder plus tard. Un jour j’ai même essayé de regarder Wimbledon en crypté sur Canal +, je pensais qu’à force, mes yeux s’habitueraient et j’arriverais à voir la balle (non). Des heures de pratique aussi, au collège, puis au lycée : un soir entraînement tennis, un soir entraînement physique avec Jean-Luc (c’était horrible), des mercredis après-midi entiers passés au club avec les copains, des samedis matins tennis-pipelette. Coller des posters de Tennis Magazine un peu partout, écrire des faux articles, en découper d’autres, forcer ma famille à les lire.

Après j’ai ouvert mon blog,

c’était mieux qu’un vieux classeur, mais je ne m’attendais pas à ce que plus de 10 personnes me lisent. Si, à la base, je voulais parler surtout de tennis, ça m’a poussée à m’intéresser à plein d’autres sports et ça m’a offert des opportunités que je ne n’aurais jamais cru possibles. On m’a invitée en loge à Roland-Garros et j’ai passé deux heures à trépigner à table alors que je voulais aller en bord de court ; quand on me laissait libre de mes allées et venues, je montais sur les poubelles pour voir un bout du bras de Federer qui s’entraînait. On m’a envoyée à Rio pour voir un match de l’Equipe de France en Coupe du Monde de foot, et j’ai demandé 4 fois si c’était vraiment vrai comme concept. Je suis allée au Club Med Cancun tester toutes les activités nautiques (et finalement on a fait plage-piscine-mojitos). Tout ça m’a pris beaucoup de temps, et beaucoup de jours de congés, mais je n’ai jamais regretté, et pour cause !

Quand je travaillais chez Cosmo, j’avais coutume de décrire mon poste comme « Community Manager et Ministre des Sports« . Et c’était un peu ça, même si pas du tout officiel pour la partie ministre (bien qu’on m’ait laissé écrire quelques articles « forme », et même une interview de Simona Halep 3 ans avant qu’elle ne gagne Roland-Garros). Avec @manueshao, on est devenues copines en allant à des soirées influenceurs sport – la MEILLEURE : celle où adidas a décidé de détruire avec une grosse grue une réplique du bus de Knysna dans un hangar désaffecté où ils avaient conduits (en bus) toute une clique d’influenceurs, de journalistes, de sportifs et de stars -, on déboulait dans la cafète en Air Max PSG, on lançait des sujets sport féminin en réunion éditoriale, on allait au Parc dès qu’on pouvait et on faisait des photomontages et des romans-photos délirants sur match & mascara. Je crois que les gens ne comprenaient pas trop quand on était surexcitées à la perspective d’un match ou par une idée qu’on avait eue. Mais on s’en fichait, on partageait notre passion et notre enthousiasme débordant. J’ai aussi profité de cette période pour me remettre au tennis et jouer avec une collègue au stade Suzanne Lenglen (ça ne s’invente pas) d’Issy les Moules.

Toutes ces années, j’ai continué à consommer plein de sport à la télé. A me lever au milieu de la nuit pour les finales de natation des Jeux Olympiques de Pékin (je prenais ma couette, je mettais la télé tout doucement pour ne réveiller personne dans la maison et je me faisais 20 secondes d’adrénaline, un peu de parlotte de Nelson et je retournais me coucher). Avec mon frère, on a regardé la cérémonie d’ouverture des JO de Londres sur un Ipad dans une station service où on était tombés en panne sur la route des vacances. J’ai aussi eu une grosse phase surf, je regardais le Tahiti Pro etc au milieu de la nuit sur mon téléphone, mais, à mon grand désarroi, pas facile d’être une surfeuse à Paris. Et bien sûr Roland-Garros, au prix parfois d’une lutte acharnée pour garder la télécommande.

En arrivant à Paris

et à la fac, j’avais commencé à courir mais juste un peu, histoire de faire du sport. Au départ parce qu’un ami m’a fait faire des tours de Champs de Mars. J’en ai fait deux, j’ai cru mourir face à la Tour Eiffel. Si on m’avait dit à ce moment que je courrais des marathons, je ne l’aurais pas cru. Et puis, je suis tombée dans l’engrenage des sessions running, d’abord organisées par Nike. Jusqu’au jour où quelqu’un de chez adidas m’a dit, dans leur loge de Roland-Garros « bientôt tu vas courir avec nous, on est en train de lancer un super concept, inspiré d’une course de chevaux à Sienne« . Sur le moment, je n’avais rien compris, mais c’était le point de départ d’une grande aventure qui s’appelle maintenant adidas runners (boost battle run, les vrais savent). Cette phase de ma vie de sportive m’a fait rencontrer beaucoup de gens, dont certains qui ont beaucoup compté. ça m’a fait tomber dans la course à pied petit à petit, me passionner – on nous a donné l’occasion de nous entrainer à l’INSEP, c’était magique – me donner envie de progresser énormément, jusqu’à mon 3h17 au marathon de Paris. Aujourd’hui, « AR » est un peu sorti de ma vie, mais quelques personnes y sont restées : la pépite de Viens M’Attraper est un peu sortie de là, et de très bons amis aussi.

Maintenant, avec VMA,

on est juste nous, on court, on rigole, on s’entraîne beaucoup, on fait des soirées de ouf sur Paname, on part en weekend faire des courses, on regarde les marathons à la télé et même les records non homologués (« tu vas vraiment regarder un mec courir pendant deux heures là ?« ). On se lève tôt le dimanche pour des courses, et on va même à l’autre bout de l’île de France courir des cross dans la boue. On fait des tours de piste et des sorties longues, dans l’unique but de grappiller quelques minutes sur marathon, ou quelques secondes sur 10Km. Tout ça pour cette fierté de la ligne d’arrivée. C’est beau la passion.

Quand j’ai quitté Cosmo,

j’ai fait mentir ma conseillère d’orientation du collège qui m’avait dit de chercher un « vrai métier » parce qu’on ne peut pas travailler juste en aimant le tennis (Spoiler pour la dame : des « vrais » métiers dans le sport, il y en a plein). Parler de tennis sur les réseaux sociaux est devenu du boulot, même si, bien sûr, il y a plein d’autres aspects, et même des contraintes. (comme dans tous les jobs). ça avait quelque chose de complètement magique au début, ensuite on s’habitue un peu, mais j’essaie de garder des paillettes dans les yeux même quand je dois remplir un tableau Excel. Maintenant on regarde des matchs au bureau, ou en vrai, on ne rate pas un résultat, on part suivre les Equipes de France, et on a gagné la Fed Cup (promis un jour j’arrêterai de rabâcher ça, mais pas aujourd’hui).

En ce moment le sport, c’est non essentiel,

futile, accessoire, et surtout à l’arrêt. Mais pendant qu’on reste chez nous, bien sagement, à se dire qu’on sauve le monde en restant assis dans le canapé à regarder des matchs dont on connaît déjà le score par coeur, ça nous manque quand même un peu.

ça nous manque de ne plus être scotché à l’écran pour suivre un match, d’essayer d’aller voir un bout de set « en vrai » pendant une pause gaufre à Roland, de suivre une balle de match en ayant déjà préparé le tweet de victoire (généralement ça porte la poisse), de compter les points du concours de pronostics, de tout lâcher pour regarder une course de Martin Fourcade ou une arrivée du Tour de France, d’écouter les gens se charrier dans l’Open Space sur les derniers résultats du PSG, de rester à la cantine plus longtemps parce que Nadal est en train de jouer sur l’écran, de préparer Roland-Garros (limite, même les gens qui me demandent « j’ai le droit de venir à Roland-Garros avec mon chien / mon enfant / mon parapluie / mon sandwich / ma valise ?? » me manquent) d’aller courir à la pause déj et de manger des pâtes au fromage avant la réunion de 14h30, de s’entraîner pour une course et vouloir atomiser son RP.

Du coup, on fait des burpees en visioconférence, pour garder un peu de ce lien qui nous unit et quelques traces de nos capacités d’athlètes. Parce qu’on jour on recommencera, on s’alignera sur des lignes de départ avec écrit « Viens m’attraper » dans le dos et on s’agacera quand quelqu’un nous dépassera en ricanant « ahah je t’ai attrapée, j’ai gagné quoi ?« 

Quand on pourra de nouveau faire tout ça, ça voudra dire que le monde aura recommencé à vivre presque normalement. Alors vivement.

Marie

rédactrice web freelance, j'écris depuis quinze ans sur mon blog Graine de Sportive, et j'ai collaboré avec plusieurs médias. Contactez-moi pour me confier vos besoins sports et loisirs !

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