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La course à la perf !

course running performance

Le running est-il sur une mauvaise pente ? (moi j’aime bien les séances de côtes). La « course à la performance » est-elle en train de devenir malsaine ? (pas forcément). J’aime bien la compète, est-ce que c’est grave ? (moins qu’une périostite). Mieux que le bac de philo, place à la dissertation !

La course à pied : tous gagnants!

C’est vrai, ce qui est beau avec la course à pied, c’est que nous sommes tous ensemble sur la ligne de départ. Que nous avons tous le même objectif de victoire : la ligne d’arrivée. Que nous gagnons tous une médaille. Qu’on peut surtout se battre soi-même en allant toujours un peu plus loin, un peu plus vite, un peu plus facile. Personne ne t’enlève ta médaille, ni ton chrono, ni ton statut de « finisher ». Quoique ?

Tous marathoniens ?

Après le marathon de Paris, il y a eu polémique sur le blocage de la ligne d’arrivée pour les derniers arrivants, largement après l’heure limite. S’en est suivi un débat « Est-ce mieux d’être finisher ou compétiteur ? » (Je caricature évidemment, oui on peut être les deux, et non je n’ai pas de solutions pour les coureurs hors délai).

On a pu le constater cette année (et aussi l’année dernière), le marathon s’est démocratisé (désacralisé même). Au mois de février, j’avais l’impression que toute ma timeline instagram préparait le marathon de Paris ! J’ai beaucoup de respect, étant évidemment passée par là très récemment, pour les primo-marathonnien(.nes surtout, j’en parlais dans cet article #girlpower). Pour les gens qui courent déjà depuis un moment, qui ont fait plusieurs courses, qui ont envie de se lancer un nouveau défi, et qui le préparent en conséquence. On entend souvent « pour un premier marathon, l’essentiel c’est de terminer ! ». Mais pour moi le principal, c’est de terminer dans le meilleur état possible, c’est à dire en courant à un rythme qui vous correspond, et que vous avez révisé, et en donnant le meilleur de vous-même.

J’avoue que je suis un peu plus perplexe sur les gens qui se lancent trop tôt, à l’arrache, sans préparation, blessés, pas en condition, pour faire comme tout le monde (…) mais qui voudront partir et finir coûte que coûte… Même si après tout, chacun fait ce qu’il veut !

La course à pied : toujours plus ?

De plus en plus de coureurs, de plus en plus de courses, de plus en plus de records. On tombe assez vite dans le « toujours plus » : on finit une course ? on s’inscrit à une autre. On atteint un objectif ? on veut gratter encore 3 minutes. Gare au surentrainement, aux blessures, au burn-out, à l’épuisement ! Mais si on fait un peu attention, est-ce que c’est mal de vouloir progresser encore et encore ? De chercher toujours à s’améliorer ?

Après le marathon de Londres, un peu frustrée, je voulais retenter mon objectif sur un autre marathon, le plus vite possible. Et puis j’ai compris que mon corps n’avait pas très envie de faire une 2e prépa dans l’année. Je me frotterai à un nouvel objectif marathon un peu plus tard. En attendant, j’ai reporté mes ambitions sur des 10km, et ça fait plaisir de progresser en vitesse !

La course à pied : tous en compète ?

De nos jours, tout le monde court ! Et tout le monde progresse ! Mais à son niveau. Pourquoi complexer quand on vient de commencer à courir ? Pourquoi se comparer à des gens qui courent mieux, plus vite, depuis plus longtemps ? Oui qui ont plus de prédispositions, un meilleur physique ? Par contre, j’aime bien me comparer à des gens qui en sont au même stade que moi :

Chacun se motive évidemment comme il veut, mais moi j’aime bien la compète. J’aime bien doubler la fille juste devant moi sur la dernière ligne droite. J’aime bien dépasser des filles que je connais, celles qui courent à mon niveau, celles qui me dépassent sur d’autres courses. Mieux, je trouve ça plutôt sain. ça ne m’empêche pas de les respecter et je ne me réjouirai jamais d’une contre-perf de quiconque, mais ça me tire vers le haut et ça me donne envie de progresser.

Au carton ?

Quand je prépare une course, je vise souvent un chrono. Mon « PERSONNAL Best », évidemment pas celui de quelqu’un d’autre, mais il est toujours un peu ambitieux. Courir pour le plaisir ? En footing oui, mais en course je ne suis pas là pour cueillir les pâquerettes. Sur un 10km, je vois des étoiles à la fin. Sur un semi, j’essaie de gérer en « tenant » le plus longtemps possible. Sur un marathon par contre, je connais le traquenard, je fais attention à ne pas partir trop vite pour en garder pour plus tard. C’est ça mon « plaisir de courir » : tout donner. Je ne dis pas que ceux qui ne font pas comme ça ont moins de « mérite », je veux juste qu’on nous laisse jouer au plus malin si ça nous motive :)

Quand je finis une course, je regarde mon chrono, mon classement, mon classement par catégorie, combien a fait la première, et combien ont fait les gens que je connais. Pas pour les juger, mais pour savoir comment je me positionne, ou tout simplement comment s’est passé la course pour eux. Que celui qui n’a jamais passé 10 minutes sur la page « résultats » d’une course me jette la première pierre !

Evidemment quand on aime bien la compète, on n’aime pas perdre. Je peux être très vexée quand je n’ai pas atteint mon objectif, ou quand quelqu’un que je connais me passe juste avant la ligne d’arrivée. Mais c’est aussi ça le sport et heureusement c’est vite oublié ! Et ça devient ensuite une motivation supplémentaire.

Qui influence qui ?

Et si c’était ça aussi être inspirée (influencée) par les autres ?

Moi les filles qui m’inspirent, ce sont les fusées qui sont loin devant moi dans les courses (ou sur Strava). Ou celles qui se lancent des grands défis, des ironman, des marathons. Celles qui se mettent au triathlon. Celles qui escaladent des montagnes. Celles qui se donnent à fond dans une prépa… Celles qui se remettent de blessure en reprenant presque de zéro. Celles qui relativisent sur un objectif non atteint. Celles qui boivent de la bière avant une course sans culpabiliser…  Bref, il y a plein de sportives qui m’inspirent, à des niveaux différents.

Vous vous souvenez de mon burn-out d’instagram l’été dernier ? Et bien ça va beaucoup mieux ! J’ai unfollow des gens, j’en ai découvert plein d’autres. Parfois, je masque des stories. J’essaie de faire connaissance avec le « vrai moi » des gens plutôt que leur « moi instagram ». Bref, je me suis fait mes propres « influenceurs » sportifs. De mon côté, je me prends moins la tête sur ce que je poste : je fais ce que j’ai envie, j’affiche mes temps Strava quand j’en suis fière, je poste à n’importe quelle heure. Je suis définitivement très lente dans la course au like, mais je préfère faire chauffer la piste que me prendre la tête avec ça !

Jour de finale ! 💪🏻⚡️ #RG18 #adidasrunners #runwithparis #rolandgarros #race #racepack #heretocreate #10km #adidas10kparis

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Et de toutes façons les photos de course ça marche toujours ;)

 

Comment relativiser ?

On est tous la tortue de quelqu’un ! Et on peut tous lièvrer quelqu’un sur une course ! L’essentiel c’est d’apprendre à RE-LA-TI-VI-SER.

Vous avez l’impression que tout le monde court un marathon ? Sortez de ce petit milieu qui vous fausse les idées et parlez de votre dernier 10km à votre famille, à vos amis qui ne courent pas, à vos collègues… Le regard de fierté qu’ils vous décrocheront devrait vous aider à voir plus large.

Vous avez l’impression que vous êtes plus lent que tout le monde ? Regardez vos temps d’il y a deux ans et voyez les progrès que vous avez faits.

Vous avez l’impression que tout le monde court tout le temps et ne parle que de ça ? Faites soit une digital detox, soit une pause running (ou les deux en même temps) ! ça vous aidera à voir qu’il y a plein d’autres choses dans la vie !

 

 

 

 

 

Marie

rédactrice web freelance, j'écris depuis quinze ans sur mon blog Graine de Sportive, et j'ai collaboré avec plusieurs médias. Contactez-moi pour me confier vos besoins sports et loisirs !

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