« Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends ». Cette citation vue et revue dans le milieu du développement personnel a tendance à me faire lever les yeux au ciel. Et pourtant, elle se vérifie souvent. Au printemps, j’étais habitée par cette idée fixe : préparer un 10km. Je voulais me tester sur cette distance que je n’avais pas courue en compétition depuis 2019. Et je me suis brûlé les ailes sur deux courses : le adidas 10k paris et les foulées du 12ème. Pourtant il y avait des signes avant-coureurs qui auraient du m’alerter :
Se fixer un objectif trop ambitieux
C’est beau de viser haut, mais il faut savoir franchir les échelons l’un après l’autre, comme en saut à la perche où on ne tente pas les 6m du premier coup. En course à pied, c’est pareil, pensez à vous fixer un objectif correspondant à votre forme du moment, et non basé sur vos anciens RP. Forte de mon semi de Paris réussi, j’ai voulu m’attaquer au meilleur temps possible sur 10km, j’aurais du ré-ajuster en cours de route.
S’entraîner trop dur
On nous dit souvent « no pain, no gain« , « il faut sortir de sa zone de confort ». Oui mais pas trop quand même. Si l’allure visée pour l’objectif (CF point précédent) vous semble bien trop difficile, envisagez de ralentir un peu. Ce qui m’avait sauvée dans ma prépa semi et que je n’ai pas voulu appliquer sur 10km : faire les séances moins vite, mais sans s’arrêter. Déjà pour le moral c’est mieux, et pour la fatigue aussi ! Et en baissant l’objectif et l’allure, on pourra éventuellement les remonter plus tard ! Un peu l’histoire du lièvre et de la tortue…
Ne pas écouter sa fatigue
Même concept : on nous dit souvent « on ne regrette jamais une séance« , et bien parfois si, quand même ! Ma meilleure idée pendant ma préparation du 10km adidas en plein Roland-Garros : faire un aller-retour en Bretagne dans la même journée et aller s’enquiller 6×1000 tôt le matin en rentrant. Bizarrement la séance n’est pas trop mal passée mais mon organisme s’est vengé ensuite…
Ecoutez-vous, reposez-vous quand vous sentez que vous en avez besoin. Dormir c’est aussi un entraînement.
Courir malade
« Un petit footing pour évacuer les microbes ». Spoiler : ça ne marche pas à tous les coups, surtout quand les symptômes comportent une bonne fatigue. Grosse crève ou covid mutant, on attend que ça passe bien sagement, ou on réduit franchement la sortie.
Vouloir faire un chrono quand il fait trop chaud
La santé avant les RP ! Si la température affole les compteurs, peut-être pas la peine d’alourdir les statistiques des malaises. J’ai vu plusieurs coureurs en PLS sur le bord de la route pendant le adidas 10k Paris où il faisait très lourd, ça m’a un peu refroidie..
Enchaîner boulot boulot boulot sans jours de repos
L’idéal d’une bonne préparation course à pied, c’est de prévoir assez de temps pour l’entraînement et assez de temps pour la récupération. Si le travail déborde de trop, tout ne rentre plus dans votre emploi du temps et votre charge mentale, et c’est la récup qui en souffre. Si vous le pouvez, mettez une RTT avant et/ou après les courses, surtout si vous enchaînez avec une autre course, ce que j’ai évidemment fait entre le 10k adidas et les foulées du 12e…
Boire des bières
Décidément quel article de rabat-joie ! « La bière ça hydrate, c’est bon pour la récup« . Si vous voulez être sûr d’avoir les jambes coupées pour votre course, faites ceci : donnez rendez-vous à vos collègues en milieu de semaine, en terrasse, au soleil, par 30 degrés, pour boire des bières après une journée de boulot. Bonus : allez-y en métro blindé quand vous devez rester collé-serré debout pendant 40min. Assurément vous dormirez très mal ensuite, et vous aurez les jambes en béton le lendemain.
Préparer son 10km tout seul
Un record personnel, c’est comme le Tour de France, ça se construit en équipe. Essayez d’avoir des conseils de votre entraîneur, des partenaires de club qui font la même course et des supporters. Non, les 9999 inconnus qui courent en même temps que vous ça ne compte pas.
Ne pas faire de renfo
C’est mon erreur classique en course à pied. Souvent je prends des bonnes résolutions et j’essaie de faire un peu de renforcement musculaire, ou au moins mes exercices de kiné anti TFL, mais dès que je cours un peu trop partout, c’est la partie qui passe aux oubliettes. Alors que le renfo peut vous épargner des blessures et vous faire courir plus vite et plus facilement… Faites ce que je dis, pas ce que je fais !
Perdre le plaisir
Mettre en place une belle discipline c’est super ! On ne se pose plus de questions le matin à 6h30, et on saute directement dans ses runnings pour préparer son 10km. Mais attention à ce que la course à pied reste un hobby, quelque chose que vous aimez faire, et non un stress en plus…
Ne pas s’accorder le droit de faire des erreurs
Aucune préparation n’est parfaite en course à pied ! Quelques petites erreurs de parcours ne vous empêcheront pas d’atteindre la ligne d’arrivée, et au pire vous vous en remettrez ! Je n’ai pas eu les sensations espérées en préparant ces 10km et ne suis pas satisfaite des chronos finaux. Mais il y a quand même quelques petites choses que j’ai bien réussies, et qui me serviront pour d’autres courses :
- aller courir le matin l’été, avant d’aller travailler
- se coucher tôt pour pouvoir se réveiller tôt
- manger des pâtes et prendre des vitamines
- rester motivée semaine après semaine
- avoir eu envie d’épingler des dossards !